Des tests remis en doute

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Les trois boutons moletés du pilote P.A. positionné au centre supérieur de la planche de bord.

-Un texte de Gabriel Bouchard-

Une entreprise de Toronto, spécialisée en tests génétiques visant à déterminer l’ascendance d’une personne, se retrouve dans l’eau chaude après qu’un citoyen ait découvert que selon les tests, son chien était de descendance autochtone. 

Louis Côté, un résident de Mascouche, a commencé à avoir des doutes sur l’exactitude des tests génétiques de la compagnie Viaguard Accu-Metrics, une entreprise qui fait des tests pour la Confédération des peuples autochtones du Canada (CPAC).  Dans des propos recueillis par Radio-Canada, M. Côté affirme avoir voulu tester la compagnie en faisant passer les tests génétiques de sa femme en utilisant la salive de son chien Snoopy, un chihuahua.

Quelques semaines plus tard, lors de la réception des résultats, M. Côté a eu la stupéfaction de voir que Snoopy avait les mêmes ascendances autochtones que lui ! «Je croyais que c’était une blague, explique M. Côté au journaliste de la société d’État.  Ils trompent les gens avec des résultats qui ne sont pas bons.»

Les questionnements envers la compagnie torontoise de M. Côté ont commencé lorsqu’il travaillait pour la CPAC.  M. Côté a fait passer le test à son père, à lui-même ainsi qu’à son chien, expliquant que c’était son fils adoptif.  Les résultats de la firme Viaguard a confirmé qu’ils étaient tous de descendantes autochtones.

Dans une enquête de la CBC, trois journalistes ont aussi passé les tests de la compagnie, ainsi qu’à une autre compagnie recommandée, soit la firme 23andMe. Si la firme 23andMe confirme qu’aucun des journalistes n’avaient de descendances autochtones, les tests de Viaguard ont révélés qu’ils étaient 12% abénaquis et 8% mohawk, soit les mêmes pourcentages que M. Côté et son chien.

Il en coute 250 $ pour effectuer les tests, et un autre 80$ si l’on découvre que vous êtes de descendantes autochtones afin d’obtenir sa carte de la CPAC.  Celle-ci sert à identifier son titulaire comme étant un Autochtone, selon le dirigeant de la Confédération, Guillaume Carle.  Même si ce dernier certifie qu’elle sert à défendre les intérêts des Autochtones, l’organisation n’est pas reconnue ni par l’Assemblée des Premières Nations que par le gouvernement fédéral.

Questionné sur ces révélations pour le moins loufoque, le dirigeant de la CPAC continue de croire que la firme torontoise n’est pas à blâmer.  Il estime que les tests de Viaguard sont bien faits et que les résultats sont incontestables.

Des cas de fraude décelés

Toujours selon l’enquête de la CBC, certains haut placés de la CPAC ont affirmé que la carte de l’organisation est très pratique pour l’exemption de taxes.  Or, celle-ci ne remplace pas le certificat de statut Indien et constitue un cas de fraude.  Même si l’organisation dément ces propos, certaines communautés ont commencé à confisquer la carte à ceux qui tentent d’enfreindre la loi.

Après la diffusion du reportage, la ministre de Services aux Autochtones, Jane Philpott, a indiqué avoir parlé à M. Carle afin qu’il cesse la distribution des cartes de membre de la CPAC.  La ministre a également indiqué qu’à la lumière des conclusions du reportage de la CBC, le gouvernement allait lancer une enquête indépendante bientôt.

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