Québec investira 1 milliard $ pour stimuler les mines

L’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ) accueille positivement l’entrée en vigueur d’un nouveau fonds de capitaux de 1 milliard $ destiné à appuyer des projets d’exploration minière à un stade avancé.

«Nous sommes bien contents de voir le gouvernement procéder enfin à l’annonce officielle. Depuis l’adoption du budget, nous n’avions pas eu de nouvelles. Le fait que l’État décide de s’impliquer à ce point pour favoriser le démarrage de projets montre qu’il croit dans sa filière minérale. Ça va envoyer un message positif aux investisseurs. Dans un contexte où la recherche de financement demeure très difficile, c’est une très bonne nouvelle», a déclaré Valérie Fillion, directrice générale de l’AEMQ.

800 M $ exclusifs aux mines

Géré par Ressources Québec, une filiale d’Investissement Québec, le fonds Capital Mines Hydrocarbures (CMH) est doté d’une enveloppe de 1 milliard $, dont 800 M $ seront réservés aux projets miniers. De ces 800 M $, 200 M $ seront consacrés exclusivement à financer des études de préfaisabilité et de faisabilité. Le reste de l’argent financera les travaux de préparation des projets et le développement comme tel des complexes miniers.

«Il existe déjà plusieurs outils pour appuyer les projets en phase plus initiale, a signalé Mme Fillion. Je pense notamment aux actions accréditives ou encore du fonds minier Sodémex de la Caisse de dépôt et placement, qui permet notamment au gouvernement de prendre des participations dans les sociétés juniors.»

Le fonds CMH sera divisé en deux tranches: 500 M $ appuieront des projets d’investissements réalisés sur le territoire du Plan Nord, tandis que l’autre moitié sera destinée aux projets situés dans l’ensemble du Québec. Pour être admissibles au financement, les projets devront avoir une valeur minimale de 5 M $ et être réalisés au Québec. Ils devront aussi avoir fait l’objet d’une étude d’évaluation économique préliminaire.

Éviter d’alourdir la structure

Si l’AEMQ voit ce nouvel outil d’un bon œil, elle espère cependant qu’il ne viendra pas complexifier davantage une administration déjà compliquée. «Le but que nous recherchons, c’est vraiment de faciliter la démarche de financement et non de se voir ajouter de la paperasserie», a prévenu Valérie Fillion.

Urgence en la demeure

La mise en place du fonds CMH pourrait donner un coup de pouce non négligeable à un secteur de l’exploration passablement moribond.

Selon les plus récentes données obtenues par l’AEMQ, on retrouve actuellement 139 000 claims actifs au Québec. Si cela ne couvre que 4 % du territoire québécois, c’est toutefois 20 000 claims de moins qu’en 2005 et bien loin derrière les 275 000 claims actifs en 2008, la meilleure des 10 dernières années.

«Il est temps qu’on s’active, car sinon, on va finir par rater quelque chose, a lancé Valérie Fillion. C’est un cercle vicieux: pas de résultats, pas de financement. Pas de financement, pas de travaux. Pas de travaux, pas de résultats. Et au final, perte des claims.»

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