Un nouvel espoir pour la relance de la mine Estrades

Cette fois sera-t-elle la bonne? Après être passée dans les mains de plusieurs propriétaires, l’ancienne mine Estrades vient d’être acquise par Galway Metals, qui croit fermement que la relance des opérations y est possible dans un avenir proche.

Le 18 août 2016, la société torontoise a annoncé avoir acquis la totalité des actifs de l’ancienne mine polymétallique, brièvement opérée au début des années 1990 par Ressources Breakwater (voir encadré) à 35 km au nord-est de la mine Casa Berardi d’Hecla Québec. Ceux-ci comprennent notamment les bâtiments de surface ainsi qu’une rampe d’accès de 200 mètres de profondeur et des galeries souterraines.

Plus de 2,5 millions de tonnes de minerai

Une mise à jour des ressources du projet, datée du 12 août 2016, a laissé entrevoir un potentiel de 1 300 000 tonnes de minerai en ressources indiquées. Celles-ci renfermeraient des teneurs de 3,89 et 137,9 grammes par tonne pour l’or et l’argent ainsi que 7,95 % en zinc, 1,12 % en cuivre et 0,65 % en plomb.

Les ressources présumées totaliseraient quant à elles 1 219 000 tonnes de minerai, à 1,54 g/T d’or, 68,6 g/T d’argent, 4,31 % de zinc, 1,46 % de cuivre et 0,26 % de plomb.

Gisement avantageux

«On ne retrouve pas tous les jours un dépôt minéral qui présente à la fois des teneurs élevées en or et en zinc, surtout à un moment où la valeur sur le marché de ces métaux a nettement augmenté et où celle-ci est appelée à croître encore plus», a fait valoir Michael Sutton, vice-président à l’exploration chez Galway Metals.

La fonderie qui n’a jamais été construite

Un des précédents propriétaires, la Société minière Continental, croyait tellement dans le potentiel d’Estrades qu’en février 2012, devant la Chambre de commerce et d’industrie d’Abitibi-Ouest, un de ses représentants avait indiqué que la mine allait rouvrir à la fin de 2013, et ce, pour une durée de sept ans, et que le minerai allait être traité dans une fonderie de petite envergure qui devait être construite à La Sarre. La difficulté à obtenir du financement a cependant contraint Continental à mettre son projet sur la glace, puis à le céder à un autre propriétaire en 2014.

Campagne d’exploration agressive

Avant de parler de relance, Galway Metals entreprendra une campagne d’exploration qu’elle qualifie d’agressive. Des forages réalisés par leurs anciens propriétaires dans les propriétés adjacentes – dont elle a aussi fait l’acquisition, pour un total de 14 854 hectares le long de la faille Casa Berardi – ont en effet indiqué la présence de plusieurs sulfures massifs dans le sous-sol, en particulier du cuivre.

La campagne comprendra notamment des forages de définition destinés à augmenter les ressources d’Estrades dans les vides qui existent le long du 1,6 km sur lequel s’étend la minéralisation. Ceux-ci seront entrepris en janvier, lorsque le sol sera suffisamment gelé. Des forages tenteront aussi de cibler de nouvelles ressources sous les limites connues du gisement Estrades.

Une histoire mouvementée

La mine Estrades a fait l’objet d’une exploitation par Ressources Breakwater (passée depuis dans le giron de Nyrstar) de juillet 1990 à mai 1991. La société y a exploité 174 946 tonnes de minerai contenant principalement du zinc, mais aussi de l’or, de l’argent, du cuivre et du plomb.

La chute des prix des métaux et les coûts élevés de production ont cependant conduit Breakwater à en interrompre les activités. Lors de la fermeture de la mine, l’or et l’argent ne valaient respectivement que 350 $ et 4 $ l’once, tandis que la valeur du zinc, du cuivre et du plomb n’atteignait que 0,45 $, 1 $ et 0,25 $ la livre.

À la suite de cette brève période d’opérations, la mine Estrades est passée dans le portefeuille de plusieurs sociétés, parmi lesquelles Western Gold Resources, Atlas Precious Metals, Woodruff Capital Configurerment (devenu par la suite Cogitore Resources), la Société minière Continenal et Mistango River Resources, avant d’être acquise par Galway Metals.