Aligner l’offre de formation

Le rapport de recherche du conseiller à l'innovation et à la recherche à l'INMQ, Alexandre Nana, pose quatre constats dont celui de développer les compétences numériques des étudiants mais aussi de la communauté éducative, notamment les gestionnaires.

Le numérique occupant une place de plus en plus prépondérante dans l’industrie minière, l’Institut national des mines propose un outil pour analyser les apprentissages qui lui consacrés dans les formations.

L’Institut national des mines du Québec (INMQ) présente le rapport de recherche Diagnostic numérique 4.0 d’un programme d’études ou de formation comme une de ses plus importantes publications depuis sa création en 2011. Le chiffre 4 réfère ici aux technologies numériques qui propulsent ce que d’aucuns considèrent comme la quatrième révolution industrielle.

L’outil de diagnostic, qui pourra faire l’objet de perfectionnements ultérieurs, permettra de mieux arrimer la formation aux besoins du marché du travail. « Ça permettra aussi de diminuer les décalages entre les établissements et entre les compétences des diplômés », avance l’auteur de l’étude, Alexandre Nana, conseiller à l’innovation et à la recherche à l’INMQ.

L’INMQ a l’intention d’envoyer en octobre un « avis » au ministère de l’Éducation concernant son outil de diagnostic. L’organisme n’a pas voulu élaborer sur ce sujet, mais on présume qu’il veut que cet outil soit utilisé régulièrement par le ministère pour réviser ses programmes miniers. Sa présidente-directrice générale, Sarah Tremblay, a d’ailleurs dit quelques mots à ce sujet lors de la conférence de presse le 28 septembre dernier.
En outre, un des constats du Diagnostic numérique 4.0 d’un programme d’études ou de formation est le « besoin d’une plus grande souplesse dans les processus de révision des programmes ».

Méthodologie

Pour mettre au point son outil de diagnostic, M. Nana a mené des investigations sur deux programmes: le diplôme d’études professionnelles en Conduite de machinerie lourde en voirie forestière et le diplôme d’études collégiales en Technologie minérale.
Le diagnostic se fonde notamment sur la pédagogie, les compétences et les outils. Dans ce dernier créneau, on a par exemple demandé au personnel de l’équipe informatique des établissements une liste des outils et technologies émergentes présentes ou faisant défaut chez eux.
En ce qui a trait à la pédagogie, le personnel enseignant a été interrogé sur leur utilisation du matériel numérique dans le cadre éducatif, par exemple l’intelligence artificielle, l’impression 3D et les drones.
M. Nana souligne dans son rapport que 70 % des directions du programme d’études professionnelles déclarent ne pas disposer d’une équipe affectée à la sélection, à la gestion et au développement des projets numériques, contre 43 % du programme d’études collégiales

Pour analyser les programmes

Sonia Caron est directrice du Centre de formation professionnelle de la Baie-James (CFPBJ). Elle-même se dit férue de recherche et affirme que le CFPBJ est constamment en mode exploration de projets afin d’intégrer le numérique dans ses différentes formations.
Certains programmes sont très avancés, considère-t-elle, comme mécanique d’engin de chantiers, où les apprenants travaillent avec le code QR, la recherche Internet, les réalités virtuelles et autres. Et la pandémie a été propice pour développer de nouveaux types d’apprentissage.
« C’est un outil qui va vraiment être intéressant pour analyser nos programmes, dit Sonia Caron en parlant du Diagnostic numérique 4.0. Ça va aider à orienter le développement des compétences des élèves. Le numérique doit être développé avec des compétences transversales. Nous allons passer tous nos programmes à la loupe avec ça. Pas seulement les programmes miniers. »
Selon elle, les compagnies minières sont satisfaites du niveau de connaissances numériques des finissants de son institution. « Elles y voient une plus-value », croit-elle.
Cependant, comme elle le souligne, le gouvernement devra investir des budgets conséquents pour que les Centres de formation professionnelle disposent d’un matériel similaire à celui des minières.

Aligner l’offre de formation

L’Association minière du Québec (AMQ) représente l’ensemble des entreprises du secteur et fait de la représentation auprès du gouvernement afin de défendre leurs intérêts.
« Tout outil qui permettra de bien aligner l’offre de formation aux besoins de l’industrie minière est bienvenu », a fait savoir la présidente-directrice générale de l’AMQ, Josée Méthot à La Sentinelle. « La numérisation et l’automatisation sont bien enclenchées au sein des sociétés minières et il est important que les travailleurs soient à l’aise avec les nouvelles technologies. Les centres d’enseignement veulent emboiter le pas et faire partie de cette nouvelle révolution industrielle. Ce nouvel outil de diagnostic développé par l’INMQ leur permettra d’évaluer l’intégration du numérique dans leurs programmes de formation comme dans leur façon de déployer la formation. » –
Pour Guy Belleau, chef des opérations chez Arcelor Mittal, : « On tend de plus en plus vers des mines intelligentes, connectées et automatisées. Il est primordial d’accorder de l’importance à la formation. »

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