Pour Simon T. Hébert, directeur du portefeuille minier à la SDBJ, "on sent qu'avec le Consortium, on peut aller plus loin dans la recherche géoscientifique. »

La Société d’investissement dans la diversification de l’exploration (Sidex) et la Société de développement de la Baie-James (SDBJ) reconduisent leur programme Forage Baie-James, destiné à aider les minières juniors à faire de nouveaux forages sur le territoire de la Baie-James cet hiver.

Forage Baie-James 2022 est doté d’une enveloppe de 1,5 M$, à raison de subsides de 200 000 $ à 350 000 $ par société selon les conditions du marché. Pour se qualifier, la société doit compléter un programme de forage de 300 000 $ à 525 000 $ selon le montant financé. Le programme d’exploration soumis devra être réalisé avant la fin du printemps 2022.

Une série de critères d’éligibilité est fixée. Il doit s’agir d’une compagnie junior, donc qui n’exploite pas une mine. Elle doit être cotée sur la Bourse TSX ou TSX-V, son fonds de roulement doit être non déficitaire et elle doit avoir une politique de développement durable en place et visible sur son site Internet. Les forages doivent être réalisés en Jamésie ou dans Eeyou Istchee.
Les dossiers complets seront traités en vertu de la date de réception et acceptés jusqu’au 30 mars 2022 ou jusqu’à l’épuisement de l’enveloppe budgétaire. La SIDEX et la SDBJ appuieront leurs décisions de financement sur la qualité technique des projets ainsi que sur la stratégie menée par l’équipe de direction. La vérification de nouvelles cibles sera privilégiée.

Animer l’hiver

Analogue au programme estival Action Terrain, le programme Forage Baie-James existe depuis 2018-2019.
« L’été, il y a tout le temps des forages », de dire le directeur du portefeuille minier de la SDBJ, Simon T. Hébert. « On veut une continuité durant l’hiver. »
Le programme vise uniquement, quel que soit le minerai, de nouvelles cibles; l’agrandissement de gisements déjà définis ou les forages intercalaires ne sont pas admissibles. Si les sociétés doivent être cotées sur la Bourse TSX ou TSX-V, c’est que ce sont celles dont « les réglementation sont plus serrées ». « C’est notre barème minimal », observe M. Hébert.
En 2020-2021, l’enveloppe budgétaire de 1,5 M$ n’a pas été dépensée en totalité. Les juniors Québec Métal Précieux, Delta Ressources, Doré Cooper Mining et Genesis se sont alors divisés à part égale 1,2 M$.

Peu de refus

Selon M. Hébert, le pourcentage de refus est bas. « C’est beaucoup une question de timing, dit-il. Il faut que les sociétés soient rendues au stade du forage. Il faut qu’elles aient besoin de ce qu’on offre et nous, ce qu’on offre, c’est du hard cash, ce n’est pas de l’accréditif, ce n’est pas dans le cadre des actions accréditives du gouvernement du Canada. Il faut qu’elles aient besoin de se financer au moment du programme. »
Pour le directeur du portefeuille minier, le fait que deux institutions s’unissent pour faire un investissement envoie un bon message au secteur.

Couts des forages

Même perception chez la directrice générale de l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ), Valérie Fillion.
« C’est un bon signe quand des organisations paragouvernementales sont là pour t’appuyer en te finançant », analyse Mme Fillion.
Elle voit d’un œil favorable l’apport financier des deux organismes.
« C’est un programme qui peut se combiner avec d’autres financements. Les forages à la Baie-James sont plus couteux qu’en Abitibi, par exemple. Il y a moins d’accès, moins d’infrastructures, la mobilisation des équipements coute plus cher. »
Selon des chiffres de l’Institut de la Statistique du Québec, 796 339 mètres auraient été forés en 2020 dans le Nord-du-Québec; le cout du forage y était 197,84 $ par mètre, comparativement à 136,86 $ en Abitibi-Témiscamingue.

La directrice générale de l’AEMQ considère que les critères de sélection de Forage Baie-James sont rigoureux, ni trop restrictifs ni trop permissifs.
Elle dit ne pas avoir reçu de commentaires négatifs de ses membres sur le programme. « On pourrait toujours mettre plus d’argent, note-t-elle, mais il y a pas mal de financement qui se fait ailleurs. »

À noter que Simon T. Hébert siège sur le conseil d’administration de l’AEMQ.

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