Au jeu!

Jérémie Gagnon, cofondateur du groupe Jeux de société Chapais-Chibougamau.

Malgré les consoles de jeu hypersophistiquées et l’évolution effrénée des technologies liées aux loisirs, les jeux de table connaissent un gain de popularité rehaussé par la pandémie.Une preuve? Créé sur Facebook le 24 janvier dernier, le groupe Jeux de société Chibougamau-Chapais s’est enrichi de 99 membres en moins de deux semaines.

Des gens de tous les âges et de tous les horizons assure le cofondateur du groupe, Jérémie Gagnon.« Beaucoup de gens aiment les jeux », atteste celui qui considère que la création du club arrive à un bon moment, alors que se relâchent les règles de confinement. Et c’est un médium de socialisation.

Membre enthousiaste du groupe, Geneviève Huard partage cette perception du jeu comme outil de rencontre.
« Ça me sort de mon isolement, explique Geneviève. Je n’ai pas un gros cercle social. Et c’est bon pour les gens qui aiment jouer et dont l’entourage ne partage pas cet intérêt. » Quand elle joue, cependant, elle ne fait pas de quartier! « Je suis très compétitive. Si tu me fais un coup, je vais t’en faire 30 », s’esclaffe-t-elle!

Fonctionnement

Le club fonctionne de manière décentralisée. Pour l’instant, Jérémie Gagnon vise à organiser une soirée par mois.
Ça n’empêche pas les autres membres du groupe de se réunir en fonction de leurs disponibilités et de leurs affinités.

« Il y a beaucoup de catégories de jeu, explique Geneviève. Moi, j’aime les jeux de stratégie et les longues parties, d’autres préfèrent des jeux questionnaires simples et rapides. Sur 99 joueurs, il y en a peut-être 75 avec lesquels je ne jouerai pas. »
Avec humour, elle décrit le groupe comme un site de rencontres de joueurs. Elle ne craint pas les situations désagréables parce qu’elle analyse les profils, parce que les jeux regroupent plusieurs personnes et, qu’en définitive, c’est « un petit milieu ».

Trois règles sont fixées. Il est interdit de parler de la COVID. « C’est un sujet qui sépare les gens et c’est le but contraire du groupe », explique Jérémie Gagnon, par ailleurs commandant de l’escadron 838 à Chapais.
Ensuite, il est interdit de dénigrer les jeux qui plaisent à d’autres personnes et il est aussi défendu de tricher. « Oui, il y a encore des gens qui trichent, confirme Jérémie. Il y a possibilité d’expulsion. »

Avenir

Le club a été approché par le Cégep, où il pourrait éventuellement bénéficier d’un local. « Le groupe est jeune, ça dépend des adhésions », analyse Jérémie Gagnon. Il a entamé des discussions avec la mairesse de Chapais, Isabelle Lessard, elle-même amatrice de jeux, pour créer un évènement à la salle communautaire qui réunirait les 8 à 70 ans avec toutes sortes de jeux.

Parallèlement, la microbrasserie Maître Renard offre pour location sur place une quarantaine de jeux de toutes sortes. Il s’agit de la collection personnelle de Nathaniel Perron, un des copropriétaires, enrichie d’une sélection des recommandations d’un spécialiste de chez Ungava. Les mardis Pub Quiz recommencent également le 15 février, soirées bimensuelles consacrées aux jeux de connaissances générales.

Terraforming Mars

Les premières soirées officielles du groupe Jeux de société Chibougamau-Chapais, les 4 et 5 février derniers, ont respectivement réuni trois et quatre personnes. Des chiffres modestes peut-être, mais c’était pour une démonstration de Terraforming Mars, qui se joue à cinq personnes maximum.

Le but du jeu est de rendre la planète habitable en haussant la température, en créant des océans, en produisant des ressources premières. Les gens doivent œuvrer ensemble, mais c’est en même temps un jeu compétitif puisque c’est celui ou celle qui contribue le plus qui fait le plus de points. « Les gens ont adoré l’expérience et veulent la reprendre », assure le cofondateur du groupe, qui a adoré rencontrer de nouvelles personnes… mais peut-être un peu moins de se faire battre à plate couture par un novice!

Un rôle dans l’éducation

L’univers des jeux n’a jamais cessé de prendre de l’expansion.
Si les valeurs sures des années 60 comme Monopoly et Clue continuent d’être populaires, d’autres jeux se sont perpétuellement ajoutés à la gamme. « Les derniers jeux sont plus complexes, il y a plus de règlements, explique Jérémie Gagnon. Il en existe des milliers. »

Selon Geneviève Huard, le Québec est particulièrement créatif dans ce créneau. Elle qui fait l’école à la maison souligne l’apport des jeux pour le développement de l’enfant. « Mon fils n’aime pas compter sur une feuille mais, au Monopoly, il fait le banquier et il ne se tanne pas de compter », dit-elle, ajoutant que les enseignants se tiennent à l’affut des nouveautés dans ce domaine.

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