L'acteur et comédien Sylvain Marcel aborde les problèmes de dépendance dans des conférences présentées à Chibougamau, Lebel-sur-Quévillon et Matagami.

L’acteur et comédien Sylvain Marcel (De père en flic 2, Les honorables) donnera des conférences gratuites sur le thème de la dépendance à Chibougamau, Lebel-sur-Quévillon et Matagami. 

Marcel donne ses conférences dans le cadre de la Journée québécoise pour la santé et le bienêtre des hommes, dont le thème, en 2022 est : Parler, ça fait du bien.

 Les conférences ont toutes lieu à 19 h :  à Chibougamau, le 21 novembre à la salle du Club de golf; le lendemain, à la salle communautaire de Lebel-sur-Quévillon et, le 23 novembre, à la salle multidisciplinaire du Centre civique de Matagami.

Un parcours partagé

Pendant presque 30 ans, Sylvain Marcel a souffert de l’addiction à l’alcool, la cocaïne, le crack, mettant en péril sa carrière, sa vie amoureuse et familiale.

« J’ai pris longtemps avant de comprendre », résume l’acteur, qui est aujourd’hui sobre depuis 10 ans, après avoir prononcé les mots providentiels : Aidez-moi ! Il a raconté son parcours dans un livre au titre éponyme et c’est ce qu’il partage également en conférence. « Pour donner de l’espoir à quelqu’un qui est dans la salle ou à un proche, qu’on appelle codépendant, explique-t-il.  […] Ma job, c’est de faire croire aux gens que je suis un policier ou ci ou ça. Là, je me sens un peu plus utile. Ça me valorise beaucoup de faire ça, ça me soulage. »

 La codépendance

Sylvain Marcel partage son parcours durant les 45 premières minutes de la conférence pour ensuite dialoguer avec l’auditoire.

« Ça prend le premier courageux qui va lever la main » explique celui qui a interprété René Angélil dans le film Aline, précisant que les gens craignent de passer pour quelqu’un ayant un problème de dépendance. « Des fois, ça prend du temps mais, quand ça part, c’est le fun. »

Les hommes éprouvent de la difficulté à avouer qu’ils ont besoin d’aide constate l’acteur. « C’est sûr qu’il y en a qui vont attendre jusqu’au dernier moment, qui sont dans le déni, analyse Sylvain Marcel. C’est un peu triste, […] mais avant qu’ils ne touchent le fond, ça ne bouge pas. Il faut qu’ils soient prêts, que ça vienned’eux. »

L’acteur souligne que, souvent, les codépendants entretiennent un peu la dépendance de leurs proches.

Les réalités masculines

La tournée de conférences de Sylvain Marcel est instiguée par la Table sur les réalités et le bienêtre des hommes Nord-du-Québec, qui regroupe différents organismes comme le Zéphir et le Comité de prévention du suicide de Lebel-sur-Quévillon.

« Notre objectif est d’augmenter la connaissance des réalités masculines dans la région et de sensibiliser [les gens] à celles-ci, élabore la coordonnatrice de la Table, Élisabeth Filion. On organise des formations pour les intervenants. On veut permettre aux hommes d’aller chercher de l’aide le plus possible. »

La Table a un programme de soutien financier pour appuyer les organismes comme le Réseau Hommes Québec ou la Maison de la famille, qui fait des activités pour les pères durant la Semaine de la paternité en juin.

Des statistiques inquiétantes

Selon des statistiques qui datent un peu, les Jamésiens consomment plus de tabac, d’alcool, et de drogues que la moyenne québécoise, selon Mme Filion. Ils se démarquent également en termes de pensées suicidaires et de tentatives de suicide.

« Les demandes d’aide sont à la hausse dans les dernières années à l’organisme Réseau Hommes Québec, tant au site de Chibougamau qu’à celui de Lebel-sur-Quévillon, révèle la coordonnatrice de la Table.  Les motifs des demandes d’aide sont liés à l’itinérance, la consommation de substances psychoactives, la santé mentale ainsi que la violence. »

Elle met également en relief le fait que les hommes ont tendances à demander de l’aide lorsque leur famille, amis et collègues, ne sont plus en mesure de les soutenir adéquatement.  « Ainsi, les hommes vont bien souvent consulter lorsqu’ils sont en état de crise, au bout du rouleau, note-t-elle. D’où l’importance de normaliser la demande d’aide chez les hommes en région. »

 Des outils adaptés

Pour Mme Filion, il est nécessaire d’avoir des outils spécifiquement adaptés pour les hommes, et il y a encore du travail à faire pour les développer et mieux rejoindre les hommes. « L’aide qu’on offre dans les services sociaux est une bonne aide, mais c’est moins adapté aux hommes de s’asseoir et de parler de leurs problèmes durant une heure », fait observer Élisabeth Filion.

L’adjointe à la présidente-directrice générale du Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James, Julie Pelletier, corrobore ces propos.

« Pour rejoindre les hommes, il faut être innovant, insiste Mme Pelletier. Il faut revoir nos façons de faire dans la façon d’aborder la demande d’aide. Le modèle de la travailleuse sociale qui est dans son bureau et qui attend, on est rendusailleurs. »

Pour de l’aide


Info-social
 : 811

Ligne d’intervention en prévention du suicide: 1 866-277-3553); clavardage en ligne: https://suicide.ca/

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