Allkem vise 2024

Denis Couture, chef des opérations canadiennes d'Allkem.

La minière Allkem entend exploiter dès 2024 une mine de lithium à ciel ouvert près d’Eastmain.

Le projet de mine de lithium Baie-James est situé près de la route Billy-Diamond et une partie passe même sous celle-ci, affirme Denis Couture, chef des opérations canadiennes d’Allkem, une compagnie née en 2021 de la fusion entre Galaxy Resources et Orocobre. Allkem a ses quartiers généraux en Argentine et exploite déjà une mine de lithium à Mt Cattlin, en Australie.

Selon l’étude de faisabilité parue en décembre 2021, le gisement compte 40 millions de tonnes d’oxyde de lithium à 1,4 % et une réserve de 37,2 millions de tonnes à 1,3 %, pour une production annuelle de 321 000 tonnes de concentré de spodumène. Le projet a une espérance de vie de 19 ans.

Avancées

« Depuis l’étude, explique M. Couture, on a continué l’ingénierie, les demandes de permis environnementaux, apporté des clarifications à des demandes du fédéral. »

Cette dernière étape s’est terminée en septembre 2022 dernier et a été suivie, en octobre et novembre détaille M. Couture, de consultations chez les Cris.

Du côté provincial, une annonce pour la tenue des audiences publiques du Comex sera publiée en décembre 2022. Un dialogue entre la minière et le Comex est amorcé depuis 2018. Une lettre de l’organisme datée d’aout 2022 questionne Allkem sur des études sur les populations de perchaudes du lac Kapisicama, la gestion des eaux et des résidus. Il y est notamment question de l’impact des effluents miniers qui se déverseront dans un affluent de la rivière Eastmain. Allkem assure qu’il n’y aura aucun impact négatif notable sur le milieu aquatique.

Partenariat d’affaires

Allkem travaille étroitement à conclure des ententes avec le conseil de bande d’Eastmain et le Grand Conseil des Cris. Des emplois sont évidemment disponibles pour ceux-ci, de dire M. Couture, qui travaillait déjà sur le projet avec Galaxy Resources en 2018. « Mais ils sont passés à une autre étape que juste de l’emploi, détaille-t-il. Le bras économique d’Eeyou Istchee [la Société de développement crie] va aider les gens à se bâtir des entreprises de services pour fournir la mine. »

Certaines entreprises cries sont déjà prêtes à sous-contracter ou à fournir des services.

Transformation

Le concentré sera produit sur place par séparation mécanique avec un procédé similaire à celui utilisé par Allkem à sa mine australienne. Un procédé simple et faible en impacts environnementaux, selon le chef des opérations canadiennes. « On travaille pour une transformation secondaire au Québec ou en Amérique du Nord pour le marché nord-américain, ajoute M. Couture. Mais à court-terme, il va peut-être falloir transformer à l’étranger parce qu’il y a pas assez d’usines prêtes à accueillir ça. »

Dans sa correspondance d’aout dernier, le Comex rappelle au promoteur que celui-ci devait évaluer la possibilité de transformer le spodumène en sulfate de lithium à Matagami. L’organisme demande un suivi sur ce dossier et des explications si jamais la transformation devait se faire hors du Québec.

Le mois suivant, la compagnie répond qu’Allkem étant une société listée sur les marchés financiers en Australie et au Canada, elle ne peut divulguer publiquement les résultats d’une telle étude, qui contient des éléments stratégiques. « Le rapport doit demeurer strictement confidentiel et son contenu ne peut être publié […] Il sera soumis de façon séparée au ministre des Ressources naturelles », y précise-t-on.

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