Brexit et prix de l’or: des impacts positifs pour la région

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Opération commerciale industrielle

La montée du prix de l’or engendrée par le résultat du Brexit pourrait entraîner des impacts positifs pour l’Abitibi-Témiscamingue.

Le 23 juin 2016, 51,9 % des Britanniques se sont prononcés en faveur du départ de leur pays de l’Union européenne. La même journée, après avoir constamment grimpé au cours du dernier mois, le prix de l’once d’or a atteint 1336,66 $ US, soit un écart de plus de 100 $ par rapport aux 1202,80 $ du 29 mai. Il s’agit également du plus haut total depuis les 1054,18 $ US du 30 novembre 2015, où le prix de l’once d’or avait atteint son plus bas niveau en cinq ans.

«L’or reste une valeur refuge, et on le constate encore une fois, a commenté Valérie Fillion, directrice générale de l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ). C’est un automatisme lorsqu’il y a un contexte économique instable.»

Du positif à court terme

Sans pour autant s’emballer, Mme Fillion considère que l’avenir à court terme s’annonce intéressant pour l’ensemble de la filière minière.

«On va sentir les impacts du Brexit pendant encore un bout de temps, tant que le Royaume-Uni n’en aura pas réglé les détails. De plus, le résultat du référendum pourrait créer un effet domino auprès d’autres pays de l’Union européenne et maintenir l’incertitude économique. Le prix de l’or devrait donc demeurer élevé pendant plusieurs mois et peut-être même monter encore», a-t-elle indiqué.

Si l’once d’or se maintient dans les 1300 $ US, les producteurs d’or y trouveront leur compte puisque leur marge bénéficiaire sera plus élevée. «Pour l’exploration, ça pourrait donner une petite bouffée d’air frais en facilitant la recherche de financement, surtout que 50 % des projets le sont pour l’or et qu’une bonne partie de ceux-ci se retrouvent en Abitibi-Témiscamingue et dans le Nord-du-Québec», a fait valoir Valérie Fillion.

Plusieurs projets au potentiel intéressant sont en effet sur la glace depuis quatre ou cinq ans, faute de financement. Et si l’exploration reprend un peu de vigueur, il y aura aussi des impacts positifs pour toutes les PME de biens et services qui gravitent autour de ce secteur.

Contrebalancer la volatilité

Cependant, a prévenu la directrice générale de l’AEMQ, les impacts du Brexit sur le prix de l’or pourraient également se révéler volatils. D’où l’importance, selon elle, d’obtenir un cadre législatif le plus stable possible. «Comme nous n’avons aucun contrôle sur le prix de l’or, on peut contrebalancer ses effets négatifs avec une réglementation claire, transparente et, surtout, prévisible», a-t-elle insisté.

Lentement, mais sûrement

C’est d’ailleurs davantage à moyen terme, selon elle, qu’il faut analyser la situation. «Le Brexit aura peut-être des effets durables, mais peut-être pas. C’est un événement ponctuel. Par contre, quand on examine ce qui se passe depuis les cinq dernières années, on remarque que le prix de l’or a commencé à remonter tranquillement depuis la mi-décembre. On est encore loin du sommet de 1883,36 $ US l’once atteint en novembre 2011, un record des 20 dernières années, mais c’est encourageant», a exposé Mme Fillion.

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