Autochtones: Québec injecte 6,1 M $ à Val-d’Or

Dans l’espoir d’endiguer la crise, le premier ministre Couillard a annoncé que le gouvernement du Québec allait injecter 6,1 millions $ pour les services à la communauté autochtone du secteur de Val-d’Or.

«Ça fait partie des mesures concrètes pour Val-d’Or. Nous voulons ainsi accentuer le soutien au Centre d’amitié autochtone, notamment pour son projet de logements et pour le support psycho-social aux victimes», a mentionné M. Couillard en point de presse, mercredi matin, au sortir de sa rencontre avec les chefs de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador.

Se réjouissant de cette annonce, la direction du Centre d’amitié autochtone a indiqué que la subvention servira à améliorer l’accès au logement social pour les familles autochtones, à l’ouverture d’un site culturel novateur pour favoriser la cohabitation harmonieuse entre les peuples, à offrir une réponse culturellement pertinente à l’itinérance autochtone ainsi qu’à améliorer les services de première ligne auprès des femmes et leurs familles fragilisées par le contexte dénoncé ces dernières semaines.

«Je suis encouragée non seulement parce qu’il s’agit de gestes concrets qui nous permettront de répondre à des besoins urgents, mais aussi par l’expression tangible d’une volonté gouvernementale d’agir à plus long terme pour régler une situation qui perdure depuis trop longtemps», souligne la directrice générale du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, Édith Cloutier, dans un communiqué.

Oscar Kistabish, président de l’organisme, abonde dans le même sens. «Nous pouvons envisager l’avenir avec l’espoir de la concrétisation d’une véritable volonté pour corriger les injustices historiques perpétrées à l’encontre des peuples autochtones et plus particulièrement auprès des femmes et des enfants, qui sont le cœur de nos nations», raconte M. Kistabish dans le même communiqué.

Salomé McKenzie: «Ce n’est que le début»

Salomé McKenzie, chef de Lac-Simon, est sortie encouragée de cette rencontre avec le premier ministre du Québec, tout en rappelant que le travail ne fait que commencer. «Ce n’est pas facile pour nous depuis le reportage d’Enquête, on vit une situation difficile dans notre communauté, a-t-elle commencé par dire.

«Il faut supporter ces femmes et les accompagner dans ce qu’elles vont vivre. Ce n’est que le début et on remercie le premier ministre pour son ouverture. Nous devrons continuer à vivre et travailler avec les gens concernés pour trouver des solutions, a ajouté Mme McKenzie. Premièrement, on veut la sécurité pour ces femmes et leur dire qu’on ne les a pas oubliées. On se tient debout avec elles. C’est le début de la guérison et nous remercions les hommes chefs autochtones de nous accompagner dans cette situation», a-t-elle signalé.

Adrienne Anichinapéo: «Pas sur une tablette»

La chef de Kitcisakik, Adrienne Anichinapéo, espère pour sa part que cette rencontre donnera des résultats tangibles sur le terrain assez rapidement. «Je suis contente de la rencontre, M. Couillard veut vraiment nous donner un coup de main. C’est venu beaucoup nous chercher (le reportage d’Enquête) et ce qu’on veut, ce sont des choses concrètes pour améliorer la situation et que justice soit faite pour les femmes des Premières Nations. On ne veut surtout pas d’un rapport qui va rester sur une tablette», a-t-elle affirmé.

La chef Anichinapéo a fait remarquer qu’à Kitcisakik, les relations sont bonnes avec la Sûreté du Québec. En même temps, elle souhaite que le gouvernement viendra en aide à cette communauté pour y améliorer les conditions de vie. «Les bonnes relations avec la SQ doivent continuer pour assurer la sécurité de tous, a-t-elle signifié. Nous n’avons pas le statut de réserve à Kitcisakik. On n’a donc pas l’eau courante ni l’électricité, et on aimerait bien que ça change.»

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