Chibougamau : région de champignons

Mots croises Janvier 2016

Lorsqu’on évoque le nom du «lieu où les eaux se rencontrent», on est porté à penser aux scieries et aux mines, mais la région regorge d’autres ressources naturelles, dont celle préconisée par la mycologie (science qui étudie les champignons).

Le climat nordique ainsi que ses grands espaces publics favorise la cueillette de champignons, selon la chargée de projet en écotourisme à FaunENord, Laurie Giroux. «Dans le sud du Québec, la cueillette se fait parfois sur des lots privés où il faut demander la permission d’y aller, c’est donc moins accessible», précise-t-elle. 

Matsutakes, champignons crabes, morilles, polypores, la variété de champignons de la région pouvant être cueillie et se retrouver dans votre assiette est impressionnante.

Certains ont même entrepris de vendre sérieusement les fruits des cueillettes. L’entreprise FaunENord, qui prône le développement durable du Nord-du-Québec, travaille à la vente de champignons depuis 6 ans. Elle a même un partenariat avec le restaurant Le Moine Échanson à Québec, qui cuisine certains plats avec les champignons d’Ungava.

«Au Québec, la cueillette de champignons est de plus en plus connue, donc la demande augmente partout. Je crois qu’on a bien fait de commencer à explorer ce marché en 2010», estime Mme Giroux.

Ce secteur de l’entreprise est toutefois profitable depuis peu. «Nous sommes rentables depuis seulement deux ans, après avoir intégré un volet plantes aux champignons. La croissance des plantes et baies est beaucoup moins variable que celle des champignons», explique la directrice de FaunENord, Mireille Gravel.

Elle ajoute que la récente formation d’un plus grand nombre de cueilleurs permet d’avoir accès à plus de contrats. «La nouvelle image de nos produits compte également pour beaucoup, les ventes de sec ont beaucoup augmentées», soutient-elle. La vente en ligne de ces produits devrait d’ailleurs bientôt commencer.

Le marché des champignons est encore en développement, mais il a certainement du potentiel. La vente de morilles peut atteindre environ 100 $ le kilo dans certains cas.

Formation possible

Depuis trois ans, le Centre d’études collégiales à Chibougamau offre même durant l’été une formation de 195 heures qui montre aux étudiants à identifier, cueillir, traiter et aussi vendre des champignons.

«Les gens s’inscrivent au cours pour le plaisir en général, mais la cueillette peut constituer un revenu d’appoint intéressant», croit Charles Burgy, un conseiller pédagogique du centre d’études.  

Trouver sa tale

Il faut savoir que lors de ses premières cueillettes, le cueilleur doit trouver des tales, parce que les champignons repoussent généralement au même endroit. Donc plus le cueilleur connait de tales, plus il a de chances de ramasser une bonne quantité de champignons.

À Chibougamau, les cueilleurs peuvent vendre leurs champignons à même les locaux de FaunENord et aussi à la Boucherie du chasseur.

Ceux-ci doivent toutefois être minutieux dans leur identification des champignons, puisque certains champignons toxiques voire mortels poussent dans la région, plusieurs types d’amanites notamment.   

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