Cinq pompiers de Chibougamau honorés

Une partie du contingent de pompiers québécois de Sopfeu qui se sont rendus en Australie en 2019-2020.

Cinq employés de la Sopfeu basés à Chibougamau font partie d’un contingent de volontaires ayant reçu une médaille pour acte méritoire du gouvernement du Québec pour leur participation à la lutte aux incendies en Australie en 2019-2020.

Il s’agit de Patrick Lapointe, Julien Brault, Alexandre Monette, Guillaume Raby et Jean-Sébastien Girard.
Les plus vastes feux de végétation de l’histoire de l’Australie se sont déroulés entre décembre 2019 et mars 2020. Selon les chiffres rapportés par le gouvernement, 18 millions d’hectares et 6 000 bâtiments ont été ravagés. Les incendies ont causé 34 décès directs, 445 décès par inhalation de fumée et 4 000 hospitalisations.
Selon une étude universitaire commanditée par le World Wildlife Fund, plus d’un milliard d’animaux ont été décimés par ces feux.

Le sentiment du devoir

Agent de protection de la Sopfeu à sa base secondaire de Chibougamau, Patrick Lapointe a fait partie d’une mission dans les états de la Nouvelle-Galles du Sud et de Victoria en janvier 2020 avec ses collègues Guillaume Raby et Alexandre Monette, également de Chibougamau.
Qu’est-ce qui l’a poussé à affronter les nombreux dangers que comportent des incendies?
« Premièrement, le sentiment du devoir, répond M. Lapointe. Même si je n’ai pas repris le titre de pompier forestier, j’ai fait ça longtemps. Quand on fait ça, ce qu’on désire, c’est combattre les feux. Aider d’autres provinces, d’autres pays, c’est dans le mandat. »
Avant qu’il ne parte, les nouvelles de là-bas étaient déjà bien inquiétantes mais une fois sur place, l’agent de protection donnait régulièrement des nouvelles à sa conjointe.
Sa seconde motivation était de réaliser un rêve d’enfance en visitant l’Australie. Cependant, avec un jour de congé par semaine, les explorations de Patrick Lapointe ont été limitées. La COVID a anéanti un voyage subséquent d’un mois qu’il comptait y faire. « Ça m’a quand même permis de savoir plus vers où je veux aller » dit-il, pensant à un futur retour au pays continent.

Le danger des arbres

En Australie, Patrick Lapointe a travaillé sur le terrain mais aussi dans la planification et l’administration.
Un des dangers de taille dont il témoigne, c’est celui du risque engendré par la tombée des arbres après les incendies.
« C’est un phénomène moins présent au Québec. Ce ne sont pas des épinettes noires, mais des eucalyptus, des feuillus très lourds », précise-t-il, ajoutant que les vents sont très forts en Australie. « Après le passage des incendies, certains arbres étaient en mauvaise santé. Quand c’était plus calme, il fallait abattre ces arbres pour sécuriser les parcs nationaux, les routes d’accès, etc. Nous avons été formés pour ça tout de suite en arrivant. »

Des idées à emprunter

Il y aurait des choses à importer dans la façon de faire des Australiens croit Patrick Lapointe. Il pense notamment au système de gestion des employés.
« Ils ont cinq jours de travail, un jour de congé, cinq jours de travail deux jours de congé, explique-t-il. Nous, on est plus habitués à 14 jours de travail quand on se retrouve sur un grand feu. C’est quelque chose que j’ai retenu et que j’aimerais amener au Québec dans la mesure du possible, mais c’est certain qu’on n’a pas autant de ressources [humaines] qu’eux. »

Les feux augmenteront

En raison des changements et des variations climatiques, les chercheurs prévoient que les incendies vont se multiplier sur la planète.
Le ministère des Ressources naturelles du Canada anticipe une augmentation de la fréquence des feux de végétation dans bon nombre de forêts de la région boréale, avec de graves répercussions environnementales et économiques.
« Il est prévu que des conditions propices aux feux de végétation seront présentes dans l’ensemble du Canada. Une telle situation pourrait faire en sorte que les superficies brulées doublent d’ici la fin du siècle, par comparaison aux superficies brulées durant les dernières décennies », peut-on lire sur le site du ministère.

Davantage de ressources

« Ça va nous porter à développer des stratégies pour contrer ça, commente M. Lapointe. Est-ce que c’est des ressources humaines supplémentaires ou des ressources pour mieux planifier où vont être les incendies? Mon devoir est de combattre les incendies alors ça ne m’inquiète pas beaucoup. Je demeure ouvert ou à prêter main forte en Australie ou ailleurs. »
« En se mobilisant pour porter secours au peuple australien et en contribuant à circonscrire le pire incendie de végétation de son histoire, les personnes décorées ont fait honneur à notre savoir-faire, à notre courage et, surtout, à notre belle nation du Québec », a fait savoir par voie de communiqué la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.
Il s’agissait de la première mission outre-mer de Sopfeu.
Légende: Une partie du contingent de pompiers québécois de Sopfeu qui se sont rendus en Australie en 2019-2020. (Gracieuseté Sopfeu)

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