Des outils pour habiter la région

L’Administration régionale Baie-James vient de rendre publiques des recommandations visant à faciliter l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre, l’habitabilité de la Jamésie.

Les recommandations font partie d’un rapport commandé par l’ARBJ à la firme Raymond Chabot Grant Thornton intitulé Étude sur les enjeux relatifs à la main-d’œuvre, au navettage et aux incitatifs fiscaux spécifiques à la Baie-James.

L’étude comporte une analyse de la situation jamésienne sur plusieurs fronts (transports, logement, etc.) et évalue les dispositifs fiscaux déjà en place. Plusieurs municipalités, organismes et entreprises privées y ont participé.
Les solutions préconisées appartiennent à trois catégories : les mesures fiscales pour les individus, qui compenseraient les couts supplémentaires actuels (santé, éducation, etc.) à rester dans la région; un impôt additionnel aux travailleurs faisant du navettage, qui serait investi dans les infrastructures municipales et les services; l’optimisation de programmes, mesures et normes gouvernementales actuels.

Pour la vitalité du territoire

L’étude, explique la directrice générale de l’ARBJ, Marie-Claude Brousseau, est un outil qui va appuyer ses demandes auprès du gouvernement québécois, entre autres, dans le cadre de ses démarches liées à la Stratégie gouvernementale pour assurer l’occupation et la vitalité des territoires (SGAOVT), pour revendiquer l’adaptation des mesures et programmes à la Baie-James et dans les démarches plus sectorielles avec les partenaires de l’ARBJ.
Les recommandations de l’étude seront « utilisées comme base de réflexion », précise Mme Brousseau. « Je ne crois pas que nous les utiliserons comme elles sont formulées », dit-elle.

L’étude vient en outre combler un vide de données régionales.

« On a déjà commencé à la partager avec nos partenaires régionaux et les ministères et organismes publics, les OBNL et le privé, dit la directrice. C’est très bien reçu par tout le monde. On invite les gens à reprendre les données de l’étude pour leurs propres besoins, lorsqu’ils ont des revendications à faire. C’est aussi à ça que ça sert. »

Confrontation d’idées

La proposition de taxer les travailleurs faisant du navettage pourrait déplaire aux industries minières et forestières, la directrice générale de l’ARBJ l’admet. « Elles ont leurs propres enjeux, nous avons les nôtres, dit-elle, et la vitalité du milieu en fait partie. Leur modèle d’affaires actuel est un peu à contre-courant de notre besoin d’avoir des gens qui demeurent dans les villes et localités. Assurément, il y a une confrontation d’idées, mais ce n’est pas une guerre ouverte. »

Statut particulier

Le gouvernement pourrait renâcler à accorder à la Baie-James un statut particulier avec des mesures afférentes étant donné que cela pourrait ouvrir la porte à des demandes analogues provenant d’autres régions, la Côte-Nord par exemple. Marie-Claude Brousseau en convient. « Oui, il pourrait y avoir une appropriation de cette demande par d’autres régions administratives. Par contre, la Baie-James est un phénomène unique. Moins de 50 % de la population a 40 ans. Les communautés sont isolées les unes des autres, ce qui n’est pas le cas des autres régions. Nous sommes la région qui vit le navettage à la plus grande échelle, beaucoup plus que les autres. Nous avons un pouvoir, c’est tout ce qu’on génère en termes de bénéfices pour le gouvernement versus ce qu’on en retire. Notre contribution au PIB nous permet de penser que le gouvernement et les instances auront une oreille particulière à notre situation. »

À venir

D’autres études sont annoncées : un portrait de l’habitation, un sondage sur les motivations des gens pour quitter la région. « Il y aura prochainement des rencontres associées à l’étude qu’on a faite sur la mobilité, ajoute la directrice de l’ARBJ. Nous documentons nos enjeux, parce que les données n’existent pas et qu’il faut justifier nos demandes. »

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