Des plénières ouvertes au public?

Les deux mairesses ne voient pas de gain à ce que les séances de travail (plénières) soient disponibles au public. (Photo prise dans la salle des plénières de Chibougamau.)

Une conseillère municipale de la ville de Trois-Rivières, Pascale Albernhe-Lahaie, présentera prochainement un projet de résolution pour que les séances de travail (plénières) ne soient plus à huis clos, mais soient disponibles au public. Qu’elles soient filmées et diffusées sur le site Web de la ville. Elle prévoit même la présence des journalistes. Qu’en pensent nos élus ?

Interrogée sur cette nouvelle éventualité qui pourrait faire boule de neige dans le monde municipal si le projet est mis en branle dans une ville importante comme celle de Trois-Rivières, la mairesse de Chibougamau n’y voit pas de problème, mais il faut prendre certains facteurs en considération. « Moi, je n’ai pas de problème avec l’idée, mais il faut faire attention; il est possible que des gens (conseiller) n’aient pas le même verbe, le même entrain à s’exprimer s’il y avait toujours des caméras », répond-elle.

Il faut dire aussi que souvent les discussions qui sont tenues dans ces huis clos le sont sur des projets qui ne sont pas encore arrêtés, qui sont embryonnaires. « Nos séances de travail servent souvent à identifier le problème, quelles sont les différentes options. C’est là-dessus qu’il y a des échanges et des discussions », souligne la mairesse de Chibougamau. Mme Cyr se demande si le public aura vraiment un intérêt pour ce genre de discussion. Le sujet a déjà été abordé lors de réunions de l’Union des municipalités du Québec fait savoir de Mme Cyr, qui indique qu’il y a certains conseillers qui militent pour cette nouvelle façon de faire, qui croient fondamentalement que ce serait un plus pour la démocratie citoyenne.

Liberté de savoir

La mairesse de Chibougamau comprend que certaines personnes ont le sentiment de ne pas savoir ce qui se passe derrière les portes closes. Mais elle s’interroge sur la pertinence que tous participent à tous les processus de réflexion. Elle donne en exemple le projet de Plan de gestion des matières résiduelles qui a été présenté à la population il y a quelques semaines. « Nous étions à l’aise pour présenter le fruit de nos réflexions à la population, répondre aux questions et même faire des modifications aux besoins sur le projet. Mais est-ce que la population aurait été mieux servie si elle avait pu assister à toutes les étapes et réunions de travail concernant ce projet? Je ne suis pas convaincue. »

Les conseillers ont toute la liberté de s’exprimer lors des séances du conseil affirme la mairesse. Elle se rappelle à l’époque où elle était elle- même conseillère. « Je ne me gênais pas pour m’exprimer. Je me faisais un devoir de dire aux gens pourquoi j’étais d’accord ou pas, et ce, en séance du conseil. Je voulais m’assurer que les gens comprennent bien pourquoi j’étais d’accord ou pourquoi je ne l’étais pas. Les membres du conseil ont encore tout le loisir de le faire aujourd’hui », dit-elle. Elle ne croit pas que la démocratie serait mieux servie, mais elle est cependant convaincue que certains journalistes aimeraient le spectacle.

Pour ce qui est du conseil de Chapais, la mairesse Isabelle Lessard n’y voit pas vraiment de gain. « Nous sommes super transparents en tout temps. Quand les gens nous posent des questions, nous ne nous gênons pas pour dévoiler notre processus de réflexion qui mène à nos décisions », estime-t-elle. Elle croit que certaines discussions doivent rester à huis clos sur des sujets qui sont plus sensibles et qui demandent une certaine discrétion avant d’être dévoilés, mais pour le reste, est-ce que les citoyens seraient plus informés? Elle ne le croit pas.

La Ville de Chibougamau veut revoir justement le déroulement de ses séances du conseil. Sans affecter le côté légal de la chose, la mairesse a formé un comité qui est chargé de rendre plus attrayantes les séances, histoire d’attirer plus de citoyens. « Est-ce que nous ne pourrions pas ajouter du visuel, est-ce que les conseillers ne pourraient pas présenter des points? Nous regardons pour rendre le tout plus intéressant et, si possible, moins technique et plus dynamique. Nous avons dans l’optique d’informer correctement la population et qu’elle comprenne ce que nous faisons », croit la mairesse.

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