Des résidences étudiantes autochtones à Chibougamau?

Le Centre d’amitié a déjà manifesté son intérêt, dit Mme Toulouse, mais beaucoup d’éléments sont à considérer avant qu’un tel projet se réalise.

Chibougamau pourrait-elle succéder à Trois-Rivières et Sept-Îles pour être l’hôtesse du troisième centre d’hébergement pour étudiants autochtones?

Alors que Sept-Îles est situé en territoire innu, « Trois-Rivières est depuis longtemps un très grand carrefour pour les Innus et les Attikameks », souligne la directrice générale du Centre d’amitié autochtone de Chibougamau, Jo-Ann Toulouse. Chibougamau, aux portes de la Première Nation la plus populeuse du Québec, pourrait être un site logique, bien que ne bénéficiant pas, comme les deux autres, d’une présence universitaire.

L’importance des partenariats

« Les Cris veulent étudier près de la maison, observe Mme Toulouse. La proximité de la famille est un critère de persévérance et de réussite. Il faut que l’endroit soit un carrefour, il faut des partenariats dans le milieu. Si le développement se poursuit avec le Cégep, c’est possible. Dave Harvey [directeur du Centre d’études collégiales] a vraiment de beaux projets, notamment dans le créneau de la recherche appliquée et des fourrures. Mais ce sont des work in progress. »

Le Centre d’amitié a déjà manifesté son intérêt, dit Mme Toulouse, mais il y avait une demande pressante à Sept-Îles. Un moment plus propice pourrait advenir. Jo-Ann Toulouse souligne toutefois qu’il y a beaucoup d’éléments à prendre en considération pour qu’un tel projet se réalise : il faut non seulement les cours, le bâtiment, mais aussi des services spécifiques, en anglais pour cette nouvelle population.

Elle ajoute, qu’un tel projet peut également se heurter à la volonté des Cris de construire un cégep anglophone à Chisasibi.

Le Centre d’études intéressé

Le directeur du Centre d’études collégiales de Chibougamau, Dave Harvey, affirme qu’il serait bien content de l’érection d’un centre d’hébergement pour étudiants autochtones à Chibougamau. « Ça fait partie des éléments qu’on explore, dit-il. Il n’est pas dit que, dans une phase 2, ça ne pourrait pas se faire, mais pas là. »

Le Centre d’études veut se positionner comme alternative aux cégeps anglophones qui ont actuellement la préférence des Cris, comme John Abbott et Dawson.

« Nous avons le tremplin DEC en anglais pour autochtones, explique le directeur et, à l’automne 2021, il y a aura une technique du milieu naturel. Une résidence autochtone, ce serait un plus. Mais c’est la question de l’œuf et de la poule. Si nous avons plus d’étudiants, nous avons plus de possibilités pour avoir des résidences. Mais si nous avons, nous, plus de résidences, nous avons plus de possibilité d’avoir des étudiants. »

L’implication du milieu

C’est le Regroupement des centres d’amitié autochtones qui détermine les lieux d’implantation des centres d’hébergement. Son président, Philippe Meilleur, affirme que la proximité des collectivités autochtones n’est qu’un des éléments dans la sélection. « À Sept-Îles et Trois-Rivières, dit-il, la demande des institutions, qui avaient des défis de recrutement d’étudiants et de logement, a été déterminante. »

« Ça prend un milieu mobilisé, précise M. Meilleur. Il faut qu’il considère qu’il y a un besoin, que les villes et les institutions se manifestent. N’importe quel milieu qui manifeste un intérêt sera considéré. »

Le président des Centres d’amitié dit que les étudiants, les parents et les représentants politiques seront consultés.

Le Conseil scolaire cri n’a pas répondu à la demande d’entrevue de La Sentinelle.

@crédit photo : archives

@bas de vignette : Le Centre d’amitié a déjà manifesté son intérêt, dit Mme Toulouse, mais beaucoup d’éléments sont à considérer avant qu’un tel projet se réalise.

 

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