Dossier contrôle canin : rien ne bouge à Chibougamau

Jo-Any Rousson-Aubé a déposé une soumission pour offrir le service de contrôle canin, mais celle-ci n’a pas été retenue puisque, selon elle, les sommes que veut investir la Ville sont nettement insuffisantes.

Le sujet du contrôle canin à Chibougamau n’est pas un dossier qui date d’hier. Depuis quelques années déjà, la population réclame une action de la part de la Ville pour que les chiens errants soient pris en charge, mais aussi pour s’assurer d’un certain contrôle des chiens sur le territoire. Bien que des appels d’offres aient été publiés au cours des derniers mois, aucune personne, ni compagnie n’a obtenu de contrat. Pourtant, depuis quelques mois, un organisme à but non lucratif « Le monde parallèle – refuge animal » a levé la main sans être capable de s’entendre avec la Ville.

Cout irréaliste

Jo-Any Rousson-Aubé qui a mis sur pied Le monde parallèle – refuge animal a déposé une soumission pour offrir le service de contrôle canin. Cependant, elle n’a pas été retenue puisque, selon elle, les sommes que veut investir la Ville sont nettement insuffisantes. Selon son analyse, la Ville de Chibougamau s’est basée sur ce qui se fait au Lac Saint-Jean pour faire l’évaluation de son appel d’offres. Mais ici la situation est différente. Premièrement, les locaux sont beaucoup moins dispendieux là-bas. Également la même compagnie couvre plusieurs municipalités et villages avoisinants. Elle peut donc faire des économies avec des locaux d’opération basés dans une seule ville tout en couvrant les autres.

Si on évalue la somme de 5 $ par habitant comme il se fait dans les autres villes comparables à la nôtre, pour une population de 7 559 habitants (recensement de 2019), la somme de 37 795 $ serait donc allouée pour le contrôle canin. « Avec cette somme, il faut tout couvrir nos dépenses – le local, l’équipement, le véhicule, l’essence, la nourriture des animaux qui sont en fourrière – et j’en passe. Imaginez, le local le moins dispendieux que j’ai trouvé me coute 42 000 $ par année. Je ne couvre même pas mes frais pour le local », avoue madame Rousson-Aubé. Une somme réaliste serait beaucoup plus près du 100 000 $ selon ses estimations.

C’est vrai que jadis monsieur Bouchard, qui avait l’écurie à l’entrée de la ville, ne chargeait presque rien à la Ville. Il possédait déjà l’ensemble des installations et la règlementation n’était pas la même. « Maintenant, c’est beaucoup plus sévère. Les installations sont règlementées. Nous devons avoir un permis émis par le MAPAQ pour gérer une fourrière; le matériel pour les enclos est, lui, aussi règlementé. Juste pour les installations, les investissements sont majeurs », dit-elle. Dans la soumission qui a été faite à la Ville, Mme Rousson-Aubé ne s’était pas alloué de salaire. « C’est un travail de 24 heures, 7 jours/semaine. Je suis prête à faire le boulot, mais il n’est pas question de payer de ma poche pour le faire. »

De mémoire, avoue Mme Rousson-Aubé, lors du dernier appel d’offres que la Ville a déposé le printemps dernier, les administrateurs ont découvert des soumissions beaucoup plus élevées que leur estimation. Les autorités auraient mentionné qu’elles allaient revoir le modèle et retourner en appel d’offres dans un avenir rapproché. Mais elle n’a pas eu d’autre contact avec la Ville depuis.

Médaille

Il faut aussi tenir compte qu’il n’y a pas de registre concernant la population canine sur le territoire de Chibougamau. C’est un autre dossier que les autorités devront regarder dans un avenir rapproché. Cette gestion demandera, elle aussi, des investissements importants. Débutons par un logiciel qui pourra gérer ces nouvelles données. Il faudra passer de porte en porte pour recenser la population de chien sur le territoire, sans compter les frais des médailles et des poursuites possibles pour ceux qui seront réfractaires aux nouvelles règles.

Le gouvernement a aussi adopté une nouvelle loi visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d’un encadrement concernant les chiens, loi qui a été votée en novembre 2019 et qui est entrée en vigueur le 3 mars dernier. Elle vise l’encadrement et la possession de chiens.

La porte reste ouverte du côté de madame Rousson-Aubé qui est toujours intéressée à offrir le contrôle canin pour la Ville de Chibougamau, mais pas à n’importe quel prix. En attendant, ce sont au minimum deux ou trois appels par semaine qu’elle reçoit pour différentes problématiques avec les chiens. Elle rend même service à la police quand ses services sont requis.

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