Droits des peuples autochtones: 23 ans de travail pour Saganash

Au bout de 23 ans de travail, Romeo Saganash est en train de voir l’un de ses «bébés» arriver à terme.

Le député fédéral d’Abitibi – Baie-James – Nunavik – Eeyou a en effet déposé, jeudi matin au Parlement d’Ottawa, un projet de loi voulant que les lois du Canada respectent la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

M. Saganash a passé 23 ans auprès des Nations Unies pour négocier les éléments de cette Déclaration, d’ailleurs approuvée par le Canada en 2010. «L’adoption de ce projet de loi me permettrait de boucler la boucle après un travail de longue haleine», avait-il mentionné à L’Écho/Citoyen la semaine dernière.

Deuxième tentative

C’est la deuxième fois que le porte-parole du NPD pour les affaires intergouvernementales autochtones dépose un tel projet de loi, rappelant que lors de la précédente magistrature (le dernier mandat des conservateurs, de 2011 à 2015), son projet de loi avait été approuvé par tous les députés de son parti de même que ceux du Parti libéral et du Parti vert.

M. Saganash a bon espoir que la deuxième fois sera la bonne, considérant l’ouverture des libéraux, maintenant majoritaires au pouvoir. «Le premier ministre Trudeau a déjà précisé que la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies est une priorité pour son gouvernement», souligne Romeo Saganash dans un communiqué.

Rejet du colonialisme

Selon Romeo Saganash, la mise en œuvre législative de la Déclaration des Nations Unies contribuera à s’assurer que les progrès réalisés seront difficilement révisables par un futur gouvernement, en plus de rejeter explicitement le colonialisme en favorisant plutôt la justice, l’égalité, le respect des Droits de l’Homme et les principes fondamentaux de bonne foi.

«Dans le cadre législatif de ce projet de loi, les impacts tels les traumatismes intergénérationnels, l’appauvrissement sévère, les épidémies de suicide, les troubles de santé mentale et physique ainsi que la profonde perte d’espoir doivent plus que jamais recevoir l’attention qu’ils méritent», soutient M. Saganash.

Réconciliation à encadrer

Le député néodémocrate fait valoir que son projet de loi comprend aussi un plan d’action national pour encadrer la réconciliation des peuples du pays, tel que recommandé par la Commission Vérité et Réconciliation, et apportera plus de clarté législative.

«Le premier ministre a promis de nouvelles relations de nation à nation, signale Romeo Saganash. Le fondement de ces relations doit être un respect fondamental et sans compromis pour les droits des peuples autochtones, y compris en veillant à ce que toutes les lois du Canada soient en harmonie avec la Déclaration des Nations Unies», affirme-t-il.

À soutenir sans réserve, dit Coon Come

Matthew Coon Come, chef du Grand Conseil des Cris, estime que le projet de loi déposé par Romeo Saganash doit être soutenu sans réserve. «La Déclaration des Nations Unies permet de définir un cadre et un parcours à respecter pour réparer les injustices historiques subies par les peuples autochtones, a-t-il déclaré par voie de communiqué.

«Mise en œuvre adéquatement, cette Déclaration permettra de jeter les bases nécessaires à l’élimination de la pauvreté et de la dépossession, en plus de remédier aux conditions de vie intolérables qui causent des épidémies de suicide chez nos jeunes. Ce projet de loi nous donne l’occasion d’atteindre ces objectifs», a mentionné M. Coon Come.

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