Échange P.K. Subban-Shea Weber: quelle onde de choc!

Il était indéniable qu’il fallait que je fasse une autre chronique avant les vacances… La dernière semaine a été, disons-le, des plus fertiles.

Depuis mars dernier, celui qui a probablement fait le plus parler de lui, qui a monopolisé les débats, est certainement P.K. Subban. L’homme qui ne laisse jamais personne indifférent.

Quel coup de tonnerre!

Non pas parce que nous venions d’apprendre que le Canadien cherchait à s’en départir, mais que cette transaction puisse impliquer un joueur de la trempe de Shea Weber. Jamais personne ne pouvait présumer de la disponibilité du capitaine des Predators. Il était impossible d’envisager que P.K. quitte Montréal à partir du moment où le Canadien ne pouvait trouver quelqu’un qui avait le talent, l’étoffe et la durabilité pour occuper sa « chaise » dans l’équipe. Il était impensable de voir Marc Bergevin compléter un marché qui aurait coulé le CH pour des années à venir.

Lors du week-end du repêchage à Buffalo, les pourparlers s’étaient intensifiés. Il était déjà acquis que P.K quitterait Montréal. Bergevin et Michel Therrien étaient allés trop loin. L’impair commis par Jim Benning, le directeur général des Canucks, qui a payé 50 000$ pour avoir dévoilé le secret que tentait de garder son homologue Bergevin: que la direction de l’équipe avait décidé de se séparer de Subban.

Maladroitement, Bergevin a tenté de calmer le jeu, mais les carottes étaient cuites; P.K. savait que ses patrons voulaient se départir de lui. On a beau croire qu’il est l’homme « téflon », mais un peu comme nous tous, il est aussi humain. Quand on sent que nos patrons ne nous appuient plus, on doit se rendre à l’évidence et faire ses boîtes.

Une transaction peut être controversée, mais pas celle-ci. Contrairement à Réjean Houle, lorsqu’il a expédié Patrick Roy au Colorado… Sachez qu’à ce moment, il était urgent d’agir, parce que le président de l’époque, Ronald Corey, avait placé ses hommes de hockey au bord du précipice, mettant une pression indue et conduisant son directeur général dans un cul-de-sac.

Bergevin a reçu l’appui de Geoff Molson, même si le proprio du CH avait consenti un lucratif contrat de 9 millions de dollars afin de garder l’homme le plus populaire à Montréal à long terme. Molson a appuyé ses hommes de hockey, pour qui le départ de P.K. était devenu une condition aux succès de l’équipe. Nous avons tous le droit d’être d’accord ou pas avec l’idée. Les années nous diront qui aura le meilleur dans l’échange, mais le Canadien a su profiter d’une opportunité pour régler son problème.

Shea Weber amènera stabilité à la ligne bleue du Canadien, un leadership incontestable dans le vestiaire et servira l’équipe avant tout. C’est pour ça que Marc Bergevin s’est laissé tenter par son homologue David Poile, de Nashville. Les Preds récoltent, eux, un joueur charismatique, une figure populaire et quelqu’un qui carbure au vedettariat. P.K. est le gars idéal pour permettre aux Preds de Nashville de demeurer une bonne équipe compétitive, mais il leur permettra d’attirer des spectateurs aux guichets.

À Nashville, il faut faire le spectacle et à Montréal, le spectacle, c’est la victoire. Shea Weber permettra au Canadien de maximiser la fenêtre d’opportunité qu’offrent les contrats de Carey Price, Max Pacioretty, Brendan Gallagher et quelques autres. Le CH a besoin de gagner bientôt.

Personne ne peut prédire si Price et Pacioretty termineront leur carrière à Montréal. Ça doit se passer bientôt. En ce sens, et le Canadien et les Predators, malgré les risques que comporte le contrat passablement long de Weber, il s’agit de la bonne avenue à prendre.

Parlant de risques…

Le CH en a pris un autre vendredi dernier lors de l’ouverture du marché des joueurs autonomes. Le Canadien a dû se tourner vers la Russie et vers un joueur qui espérait avoir une rédemption. Alexander Radulov est venu convaincre Marc Bergevin lors d’une rencontre à New York, en mai, qu’il pourrait être la solution à ses problèmes offensifs.

Le directeur général du CH a convaincu Radulov que ce serait possible si ce dernier acceptait de partager le risque. Vous conviendrez avec moi qu’un chèque de paie de 5 millions de dollars américains n’est pas un grand risque. Mais dans le monde du hockey d’aujourd’hui, un contrat d’un an pour un gars de la trempe de Radulov est un risque.

Le CH a pris un risque avec un joueur au passé douteux, aux réactions instables, mais un athlète puissant et talentueux. Radulov semble avoir l’objectif de démontrer qu’il peut être autre chose que le meilleur joueur d’une ligue inférieure à la LNH. Il aura quelques semaines pour convaincre le public, mais surtout son entraîneur Michel Therrien, qu’il est maintenant prêt à faire ce qu’il faut pour obtenir du succès, et du succès en équipe.

Trop souvent, des joueurs avec sa réputation limitent leurs succès aux statistiques personnelles. Si ça marche, le CH sera une meilleure équipe. Sinon, on parlera d’un coup d’épée dans l’eau.

La direction actuelle du club a pris un tournant majeur; elle est exposée aux critiques virulentes de la part du public si le plan ne fonctionne pas. Cette fois-ci, elle n’a pas beaucoup de temps devant elle. L’arrivée de Weber et de Radulov ainsi que  l’acquisition d’Andrew Shaw et du gardien de but Al Montoya, vont énergiser l’équipe.

Le noyau, nonobstant le départ de Subban, reste le même, mais certains acteurs autour changeront l’environnement. Michel Therrien aura un défi en début d’année: comme son patron a fait l’acquisition de joueurs prenant une place prépondérante dans le vestiaire et au sein du groupe de leaders, il devra faire en sorte que ces nouveaux venus obtenus pour améliorer la qualité du leadership, puissent agir avec une certaine liberté, de concert avec Max Pacioretty et ses adjoints pour régler les problèmes lorsqu’ils se présenteront.

Si tu renforces la chambre, il faut que les solutions viennent de la chambre. Le coach aura l’opportunité de s’ajuster, mais devra le faire rapidement. Des signaux positifs devront arriver tôt en saison afin que l’environnement puisse rester sain.

Celui qui a encore une bonne partie des réponses est Carey Price. Oui, encore lui. Tant qu’il sera là et qu’il pourra être le gardien dominant qu’il a été, tous ces plans amèneront des dividendes.

Les amateurs auront l’été pour décanter. À vos bateaux, à vos roulottes, passez un bel été et on a déjà hâte à septembre!

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS