Emmanuelle Gendron s’expose à l’Exil

Un exemple des animations qu'on retrouve dans Ode au Nord.

Une exposition de peintures inédites de la peintre Emmanuelle Gendron se déroulera du 1er au 6 novembre à la salle l’Exil du Centre d’études collégiales à Chibougamau. Seront également exposées des photographies du tournage d’Ode au Nord, un court-métrage de Rachel Trudeau consacré à l’approche artistique de la peintre. Ce court-métrage sera présenté lors du vernissage de l’exposition le mardi 1er novembre à 17 h.

Une étape charnière

Les inédits sélectionnés par Emmanuelle Gendron pour l’exposition sont essentiellement des paysages de grand format témoignant de son rapport à la forêt boréale et inspirés des ambiances saisies durant le tournage du court-métrage.

La découverte de la forêt boréale constitue un moment charnière dans l’évolution de l’artiste. C’est sur la Côte-Nord qu’elle l’a découverte et a commencé à s’en inspirer. Mais comme elle n’y allait que l’été, cette source d’inspiration a pris de l’ampleur avec son arrivée à Chibougamau en 2019. « En habitant à l’année en Jamésie, raconte Emmanuelle, j’avais plus d’ambiances, des paysages variés. J’ai pu plus m’imprégner du territoire. »

Elle attribue cette fascination à la « résilience des épinettes noires, de la faune et de la flore et même à l’esprit de communauté des humains », concédant toutefois que ces éléments ne ressortent pas dans ces tableaux, où les animaux et les humains sont généralement absents.

N’empêche. Si Emmanuelle Gendron aime peindre d’autres paysages, celui de la forêt du nord comporte pour elle un attrait irrésistible. « J’ai de la misère à le sortir de moi, dit-elle. Ça pourrait ne pas sortir. […] Mais ça peut évoluer en fonction de l’élan créatif. Sky is the limit. »

Atomes crochus

Ode au Nord est le fruit d’une rencontre fertile entre deux jeunes femmes aux multiples convergences. Emmanuelle Gendron et Rachel Trudeau se sont connues en travaillant sur le marketing d’un commerce de Chibougamau. Rachel Trudeau, dont c’est le premier film comme réalisatrice, était déjà venue à deux reprises à la Baie-James pour travailler sur une web série. « On a le même amour du territoire et on a plein d’amis en commun, relate Mme Trudeau, à propos de la peintre. J’ai voulu imager son univers, m’isoler dans la forêt pour illustrer son processus créatif. Elle s’inspirait pour ses oeuvre, moi je documentais. »

Structuré par une voix hors champs récitant de la poésie, Ode au Nord suit les déambulations forestières d’Emmanuelle Gendron pendant qu’elle se balade en forêt et qu’elle crée; l’oeuvre fait la part belle à des animations inspirées par le trait de l’artiste.

Une création bicéphale

Rachel Trudeau présente son film comme créé conjointement par la peintre et elle, comme étant un hybride entre le documentaire et le créneau art et essai.
« J’avais prévu de juxtaposer ces images avec le documentaire, explique Rachel Trudeau, de faire de l’expérimentation, de me laisser guider par le moment présent. »
Ode au Nord a tourné dans plusieurs festivals au Québec, en Espagne et au Brésil et a remporté divers prix et nominations.

Une lecture poétique

« C’est très poétique et sensible comme vision de ma démarche », dit Mme Gendron à propos du film. « On voit ma démarche poétiquement plutôt que de manière cartésienne. »

Elle admet toutefois que l’oeuvre est intrusive parce qu’elle révèle des poèmes qu’elle a écrits et n’avait jamais partagés avec le « monde extérieur », et qu’elle utilise surabondamment son image. « Ça me sort de ma zone de confort, mais c’est vraiment très beau ce qu’elle a fait et elle a été très respectueuse », ajoute-t-elle.

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