BlackRock | Extension de délai et nouveau groupe dans la course

Jean Rainville, ancien PDG de BlackRock, est à la tête d'un regroupement d'actionnaires qui veut se faire entendre et qui est contre le fait qu'IQ et son partenaire acquièrent la minière.

Le suspense sur le prochain propriétaire de Métaux BlackRock et l’avenir de la minière ne seront pas connus tout de suite. Le 25 mars dernier, la juge de la cour d’appel, Marie-Anne Paquette, a donné deux mois supplémentaires à la firme Deloitte pour compléter le processus entamé en janvier dernier.

C’est qu’un second groupe d’investisseurs s’est manifesté et désirait déposer une offre plus généreuse que les 95 M$ d’Investissement Québec (IQ) et leur partenaire américain Orion. On se souviendra que, au début de l’année, la cour supérieure avait donné un délai de 60 jours pour que des acquéreurs potentiels se manifestent, suite à l’annonce surprise de la minière de se placer sous la protection des tribunaux par le biais de la Loi sur les arrangements avec ses créanciers. IQ et son partenaire offrent donc le montant de la créance garanti qu’il détient sur Métaux BlackRock ce qui aurait pour effet de laisser sur la paille tous les autres créanciers, mais aussi les autres actionnaires.

Regroupement

Jean Rainville, qui a été PDG de Métaux BlackRock pendant plusieurs années, est présentement à la tête d’un regroupement d’actionnaires qui veut se faire entendre et qui est contre le fait qu’IQ et son partenaire acquièrent la minière, ce qui aurait pour effet que tous les autres actionnaires perdraient l’argent investi dans le projet de Métaux BlackRock.

Au dire de M. Rainville, l’annonce du mois de décembre a surpris beaucoup de monde. « Personne ne s’y attendait. Nous pensions que tout allait bien. On s’attendait même à une annonce de financement pour procéder à la phase de construction. Certains parlaient même d’une annonce avant les fêtes. Vous comprenez que nous sommes déçus du revirement de situation. » À la suite de cette annonce, M. Rainville et certains actionnaires de Métaux BlackRock qui n’étaient pas contents du déroulement des évènements ont décidé de former un groupe pour faire valoir leurs droits. La situation est d’autant particulière que personne n’a été averti chez les actionnaires de la décision de la minière. « Les actionnaires n’ont jamais été avertis, lance M. Rainville. Nous n’avons même pas reçu une lettre pour nous aviser de ce qui se passait. Même encore aujourd’hui, nous n’avons aucune communication réelle avec la compagnie. » Le groupe de M. Rainville a demandé en vain une assemblée des actionnaires pour comprendre ce qui s’était passé au mois de décembre dernier, alors que tous pensaient que le projet allait bien financièrement. Selon lui la cour pourrait en exiger une cependant.

Les actionnaires ont le sentiment de s’être fait berner dans cette histoire-là, poursuit M. Rainville. Il y a pas mal de gens de la région de Chibougamau-Chapais qui sont actionnaires, qui ont participé à différents financements avec les années.

Au moment de notre entretien avec M. Rainville, la deuxième offre n’avait pas encore été déposée, mais un nouveau groupe d’investisseurs se serait manifesté et aurait montré de l’intérêt à déposer une offre pour le rachat du projet. Les nouveaux investisseurs ont jusqu’au 11 mai pour déposer leur offre. Par la suite, la cour devrait rendre une décision dans les environs du 27 mai à savoir qui reprendra la compagnie et de cette décision les actionnaires verront s’ils ont une place ou non avec le nouveau projet. IQ a clairement dit que, pour ce qui est de leur projet, il n’y avait pas de place pour les anciens actionnaires.

Un projet encore viable

Le responsable du regroupement des actionnaires n’hésite pas une minute quand on lui demande si le projet est encore viable. « Définitivement, oui. C’est sûr que le contexte est plus difficile présentement. Ça aurait été plus facile il y a trois ans avant cette grande pénurie de main-d’œuvre et l’explosion des couts des matériaux. Mais je continue à penser que c’est un bon projet. »

Pour les gens qui voudraient rejoindre le regroupement des actionnaires, il est encore possible de le faire. « Nous avons essayé de rejoindre le plus de gens, ceux que nous avions sur les listes, mais nous savons qu’il en reste encore. »

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