Fernand Trahan: «Val-d’Or ne méritait pas de se faire cracher dessus»

Niagara on the lake
Sur la rampe à CYSN, tôt le matin

Égal à lui-même, Fernand Trahan ne s’est pas gêné pour livrer le fond de sa pensée lorsqu’invité à commenter la crise qui secoue Val-d’Or.

Même s’il est installé au Vermont et qu’il n’est plus maire de Val-d’Or depuis deux ans, M. Trahan suit de très près ce qui se passe dans sa ville, secouée par les allégations d’abus de pouvoir d’agents de la SQ à l’endroit de femmes autochtones.

Même si le débat de fond (le racisme dans la société ainsi que les relations tendues entre policiers et autochtones) déborde largement la région, c’est surtout Val-d’Or qui fait les manchettes nationales pour de mauvaises raisons, ce qui horripile Fernand Trahan au plus haut point, d’autant plus qu’il a bâti au fil des ans de solides relations avec les communautés autochtones comme homme d’affaires et comme maire.

«Val-d’Or et l’Abitibi, considérant tous les efforts qui ont été faits, ne méritaient pas de se faire cracher dessus comme ça. C’est déplorable et inacceptable!, a-t-il lancé. Car en réalité, Val-d’Or est en avance sur bien d’autres endroits au Québec et au Canada en fait de dialogue, d’acceptabilité sociale, de bonnes relations et de réussir à vivre ensemble. Malgré tout ça, Val-d’Or se fait aujourd’hui traîner dans la boue, mais il faudrait dire aussi ce qu’on fait de bien, surtout qu’il est question de redonner confiance en Val-d’Or.»

«Val-d’Or a été trahie»

Fernand Trahan cite plusieurs exemples de liens entre Val-d’Or et les communautés autochtones pour appuyer ses dires, tels le Secrétariat aux alliances économiques Nation crie/Abitibi-Témiscamingue, le Pavillon des Premiers Peuples à l’UQAT, l’expansion du Centre d’amitié autochtone, toute la question de l’accueil et la maison d’hébergement La Piaule. «Et aujourd’hui, on passe pour des vilains. Val-d’Or a été trahie, a-t-il déclaré.

«Est-ce qu’il y a eu un ‘’frame up’’ contre Val-d’Or? Si oui, ça sert à qui? Qui en bénéficie? Val-d’Or et la région sont ciblées, mais c’est un problème politique et des gens se servent de cet événement dans leurs intérêts, a renchéri M. Trahan en se gardant bien de nommer qui que ce soit. Si les allégations (contre des policiers) sont véridiques, on ne peut pas accepter ça, mais de là à mettre tout le focus sur Val-d’Or, il y a une marge. Il faut rappeler que la Ville n’a aucun contrôle sur la SQ», a-t-il signalé.

Manque de poigne?

Sans vouloir jouer aux belles-mères, Fernand Trahan, qui a été maire de Val-d’Or durant 13 ans (de 2000 à 2013), estime que les autorités politiques et son successeur Pierre Corbeil ont manqué de poigne dans leur gestion de ce dossier.

«J’aurais souhaité qu’ils soient un peu plus agressifs, mais bon, je ne suis plus le maire, a-t-il mentionné. Je sais que c’est facile à dire après coup, mais si j’avais été là, je me serais assuré d’entrer en contact rapidement avec les autorités autochtones pour gérer le problème à la source.»

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS