Gestion des matières résiduelles : la Ville de Chibougamau présente son plan

À la base, le PGMR a comme objectif fondamental « d'éliminer une seule matière résiduelle au Québec : le résidu ultime ».

La Ville de Chibougamau a lancé une consultation publique la semaine dernière au sujet de son projet de Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR). Ce plan inclut nos ordures et les matières recyclables, mais aussi du compostage (matières organiques) ainsi que le bois, les asphaltes et le béton.

Ce type de plan ne date pas d’hier. La Ville de Chibougamau, même si elle n’a pas l’obligation d’en adopter un, a son propre PGMR depuis maintenant 2007. Ce premier plan a duré 10 ans pour se terminer en 2017. Le plan actuellement en vigueur prendra fin en 2024. Il est donc venu le temps de préparer le prochain.

À la base, le PGMR a comme objectif fondamental « d’éliminer une seule matière résiduelle au Québec : le résidu ultime ». La politique gouvernementale en cette matière comporte trois enjeux : le premier est de mettre un terme au gaspillage des ressources, le deuxième de contribuer à l’atteinte des objectifs du plan d’action sur les changements climatiques et de ceux de la Stratégie énergétique du Québec et finalement de responsabiliser l’ensemble des acteurs concernés par la gestion des matières résiduelles.

Bilan prometteur

Le bilan des dernières années pour la Ville de Chibougamau n’est pas parfait, mais de grandes améliorations ont été faites dans plusieurs secteurs d’activités. Au global, malheureusement, il y a encore du chemin à faire. Dans le bilan qui est basé sur l’année 2019, ce sont 5 805 tonnes qui ont été éliminées, soit 768 kg par habitant avec un objectif de 525 kg et moins. Le secteur résidentiel a cependant bien fait avec un taux de 234 kg de matières résiduelles par habitant. Malgré l’effort de la population, la ville n’atteint pas l’objectif de recycler 75 % du papier, carton, verres, plastiques et métal puisque ce sont moins de 40 % de ces matières qui sont mises en valeur.

Le secteur institutionnel, commercial et industriel fait bien lui aussi avec une moyenne de 314 kg par habitant. Là encore, le recyclage n’atteint malheureusement pas les objectifs fixés à 75 %. Le secteur de la construction, rénovation et démolition a, par contre, atteint ses objectifs de recyclage avec un taux de près de 94 % alors que l’objectif était de 70 %.

« Selon Recyc-Québec, nous sommes un peu en retard, mais le dernier PGMR nous permet de faire un portrait de la ville et de déterminer les orientations et les objectifs. L’enjeu des prochaines années, c’est l’aménagement d’un centre de traitement des matières organiques et la collecte », selon Pier-Luc Jobin, directeur adjoint au Service technique et hygiène du milieu de la Ville de Chibougamau.

Dans le bilan de Recyc-Québec, on prend en compte ces matières organiques ou, si vous préférez, le compostage qui n’est pas encore disponible chez nous. Le prochain PGMR se souciera de ce nouveau créneau. Les autorités de la Ville sont d’ailleurs à mettre en place tant les équipements que les protocoles pour passer à cette prochaine étape qui aura des effets bénéfiques. La récolte du compostage réduira considérablement les matières qui seront envoyées au lieu d’enfouissement technique (LET), ce qui se traduira par des économies importantes. Imaginez les économies puisqu’il en coute environ 196,26 $ la tonne. C’est donc dire qu’il en coute environ 131,10 S par habitat seulement pour l’enfouissement des ordures, soit plus de 1,1 million de dollars annuellement pour enfouir nos déchets et que déjà le LET en est à la moitié de sa capacité.

« Notre objectif pour mettre cette nouvelle collecte en place serait 2023-24, affirme monsieur Jobin. Nous regardons les dernières études disponibles. Nous sommes allés voir les autres municipalités qui ont déjà débuté cette collecte pour être capable de choisir la meilleure technologie, celle qui sera parfaitement adaptée à nos besoins. »

Les consultations publiques sont donc le moment idéal pour la population de s’exprimer avant l’assemblée publique. Pour ce faire, vous pouvez vous rendre sur le site Internet de la ville. Par la suite, le PGMR sera transmis aux autorités de Recyc-Québec pour une approbation finale et une mise en place par la municipalité, ce qui nous met autour de 2024. La consultation publique se déroule jusqu’au 13 mai prochain.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS