Grande Alliance : à bâtir

Une partie significative de la Grande Alliance réside dans la création de voies ferrées et le rallongement de routes existantes, par exemple entre Radisson et Whapmagoostui.

L’étude de préfaisabilité sur le prolongement de la route Transtaïga jusqu’à Schefferville est momentanément abandonnée alors que Cris et Innus ont échoué à identifier un terrain d’entente.

C’est un des éléments qui est ressorti lors de la présentation virtuelle et publique du projet de la Grande Alliance le 9 février dernier à Matagami. Une dizaine de citoyens y participait, selon les organisateurs. « Ça a été abandonné au retour du congé des Fêtes, révèle l’assistant à l’agente de liaison, Paul Wattez, en raison des négociations politiques entre les Cris et les Innus qui ont achoppé pour qu’il y ait un terrain d’entente suffisamment propice pour que les Innus participent aux études. »

Ce n’est cependant pas définitif.

Les caribous migrateurs

La situation précaire des caribous migrateurs dans le secteur est un des facteurs qui a compliqué le dossier, rapporte un administrateur de la Société de développement crie, Marc Dunn. « Mais c’est l’ensemble des constats faits avec la communauté qui nous a forcé à réviser notre position », nuance-t-il, ajoutant que la communauté de Chisasibi était impliquée dans les discussions.

M. Dunn dit que le projet a soulevé beaucoup d’inquiétudes et d’enjeux, mais que les parties pourraient éventuellement s’entendre. « Ce n’était peut-être pas un temps propice pour cette étude », commente-t-il.
L’hypothétique non réalisation de ce segment de route pourrait avoir un impact sur un des autres projets d’infrastructures, le prolongement de la route 167 jusqu’à la Transtaïga. « C’est difficile à évalue, pour le moment, commente M. Wattez, mais on va devoir tenir compte de ça dans nos analyses. »

Discussions avec les Inuits

Une entente doit aussi être développée avec les Inuits en regard d’infrastructures routières, ferroviaires et portuaires anticipées dans les municipalités jumelles de Whapmagoostui et Kuujjuarapik.

Des consultations des Inuits sont prévues, assure M. Wattez, sans donner de date. L’assistant à l’agente de liaison dit en outre que « le processus politique par lequel les Inuits pourraient aussi participer aux études liées à la Grande Alliance est en cours ».

Pour Marc Dunn, les enjeux liés à Kuujjuarapik sont bien différents de ceux de Schefferville, d’autant plus que le projet de route existe depuis un moment déjà. « Il s’agit juste de trouver le moyen d’engager les Inuits, autant les résidents de Kuujjuarapik que ceux du Nunavik, avance-t-il. […] Il faut comprendre que ça serait la dernière communauté crie reliée au réseau routier, mais la première communauté inuite à avoir une route. Les enjeux ne sont pas du tout les mêmes. »

Consultations

La consultation du 9 février était la première apparition publique de la Grande Alliance en Jamésie. Des rencontres en présentiel sont envisagées à Radisson, Lebel-sur-Quévillon, Chapais et Chibougamau, mais aucune date n’a été avancée.
Une rencontre avec les élus de Chibougamau a déjà eu lieu et, au moment d’écrire ces lignes, une autre avec le conseil municipal de Chapais était prévue pour le 14 février.

Agents de liaison

Dans toutes les communautés d’Eeyou Istchee, des agents de liaison, dont l’objectif est de coordonner les assemblées communautaires, ont été nommés.

Il semble hypothétique que de telles fonctions soient attribuées à des Jamésiens et une certaine confusion semble régner dans ce dossier. Selon les interlocuteurs, ce sont soit les directeurs généraux des municipalités, soit ceux-ci et les élus qui, pendant un temps du moins, joueront le rôle d’agent de liaison.

« C’est le plan d’avoir éventuellement des agents d’information dans les communautés jamésiennes, de dire l’agent de communication de la Grande Alliance, Samuel Lessard. Ça va dépendre de la volonté et des besoins des communautés. On pourrait imaginer un scénario dans lequel certaines communautés auraient des agents, d’autres passeraient par la direction générale ou le conseil municipal. Il n’y a pas de plan établi. […] Peu importe la structure dans chaque communauté, il y aura quand même échange d’informations. »

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