In Eeyou Istchee, un balado fait pour la langue crie et… en langue crie

De gauche à droite : Mme Marie-Joëlle Turcotte, gestionnaire de projets du Centre d’excellence sur les drones (CED), M. Marc Moffatt, Directeur général du Centre d’excellence sur les drones et du développement économique de la Ville d’Alma, M. Marc Asselin, maire de la Ville d’Alma, M. Denis Lebel, Député de lac-Saint-Jean, M. Jean-Marc E. Roy, cinéastre et président du jury du Festival. Crédit photo : courtoisie

(Un texte de Michaël Sirois)

C’est un constat indéniable : les langues autochtones sont menacées partout au pays. Ce constat, Nick Wapachee le fait également et il est bien placé pour en témoigner. Sa principale préoccupation : voir l’anglais prendre de plus en plus de place au sein de sa communauté. L’homme de 29 ans, originaire de Nemaska, une communauté crie du Québec, a fait de la préservation de sa langue maternelle une priorité.

Voulant faire partie de la solution, l’étudiant en journalisme a mis sur pied un projet ambitieux. Il a créé le balado In Eeyou Istchee dont l’animation est entièrement faite en langue crie.
Si le cri était autrefois la première langue des habitants de Nemaska, il en est autrement aujourd’hui. Nick Wapachee constate que l’avènement du numérique et des médias sociaux a induit une certaine barrière dans la transmission de la culture entre les individus, ceux-ci se fréquentant moins souvent. Qui plus est, il pointe du doigt la grande accessibilité du contenu anglophone que l’on retrouve sur Internet. Il explique que les jeunes ont peu à peu commencé à troquer leur langue maternelle pour l’anglais, ce qu’il déplore. Le jeune homme explique que le déclin du cri est un phénomène sournois. Ça se passe sans qu’on ne s’en aperçoive réellement.
Ayant lui-même été confronté à ses propres difficultés à maintenir sa pleine capacité à s’exprimer dans sa langue, l’étudiant en journalisme a décidé d’agir concrètement. C’est à ce moment que le projet In Eeyou Istchee est né.

« Depuis que j’ai commencé le projet, il y a environ 200 personnes qui ont consulté le balado », affirme Nick Wapachee.
L’auteur du projet espère que son initiative permettra aux membres des communautés autochtones de la région de la Baie-James, surtout les jeunes, de revenir à leurs valeurs profondes et ancestrales dont la langue fait indéniablement partie.
Le Québec compte neuf communautés cries.

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