La Ville prend en charge la cueillette

« Avec un devis qui nous aurait proposé un contrat à long terme, les augmentations n’auraient pas été aussi importantes, mais sur un contrat à court terme, c’était inévitable. Nous devions amortir nos investissements » explique Recyclage Ungava.

Au mois de décembre dernier, Manon Cyr, mairesse de Chibougamau, exposait à la population lors de la séance du conseil un dilemme qui préoccupait grandement les élus au sujet du prochain contrat de la récolte des ordures et des matières recyclables. C’est que le montant de la seule soumission reçue par la Ville était beaucoup trop élevé. On parlait à ce moment-là d’une augmentation de plus de 40%. Une des solutions envisagées par le conseil était la municipalisation du service.

La seule solution

La semaine dernière en séance du conseil, les élus de Chibougamau ont adopté une série de résolutions pour mettre en œuvre ce qui, au dire de l’administration, se voulait l’unique solution possible, c’est-à-dire la prise en charge de la cueillette des ordures et des matières recyclables par la municipalité.
L’administration de Mme Cyr s’attendait à une hausse. « On savait qu’on avait fait certains ajustements au devis, que le contrat était sur deux ans avec 2 années d’options au lieu de 4 ou 5 ans », de mentionner la mairesse. D’ailleurs la Ville, lors du dernier budget, a annoncé une augmentation concernant le service des matières résiduelles dans son compte de taxe. Le conseil ne s’attendait pas à une aussi importante augmentation. Selon Mme Cyr, les couts sont au-delà de 50 % plus élevés qu’ils ne l’étaient antérieurement. « Je pensais qu’on allait avoir un prix raisonnable malgré les ajustements que l’on demandait, mais le meilleur prix offert par l’entrepreneur était vraiment trop élevé. »

Le temps presse

Comme le temps joue contre la Ville qui doit, en moins d’un mois, organiser son service de cueillette de matières résiduelles, une série de résolutions se sont chevauchées à la dernière séance du conseil pour que tout soit mis en place avant le 18 février prochain, date de la fin du contrat de l’entrepreneur qui offre présentement le service.
Une entente devra être négociée avec le centre de tri de la Régie des matières résiduelles (RMR) du Lac-Saint-Jean qui est prêt à accueillir les matières recyclables à son centre de tri de Roberval dès le 19 février prochain. La location d’un entrepôt est également nécessaire pour y déposer les matières recyclables. En attendant la construction ou l’acquisition d’une telle infrastructure, la Ville louera un entrepôt appartenant à Nisk Construction, entrepôt qui correspond aux besoins de la ville. Le cout de cette location est de 53 000 $.
On a procédé à l’achat de 4 camions usagés pour la récolte des ordures et des matières recyclables dont deux camions plus récents pour la collecte régulière, un Fretghtliner Labrie 2020 à chargement latéral au cout de 291 927$, un Peterbilt 320 2017 à chargement frontal pour 215 000$. Deux autres camions sont nécessaires à titre de camions de remplacement, soit un Peterbilt 320 de l’année 2012 pour 70 000 $ et un Mack 600 2008 au cout de 35 000 $.
La Ville de Chibougamau devra également engager du personnel pour effectuer la cueillette et l’entretien des camions. Deux postes de chauffeur de camion ont été créés ainsi qu’un poste de mécanicien et un poste de chef d’équipe. Ce sont tous des postes de 40 heures/semaine payées selon la convention collective déjà en vigueur.

Recyclage Ungava

Pour l’ensemble de la population, l’identité de l’entreprise est un secret de Polichinelle. Le journal a rejoint Recyclage Ungava pour avoir sa version des faits et peut-être expliquer les augmentations. Les dirigeants de l’entreprise ont voulu rester discrets mais ont tout de même voulu souligner que plusieurs augmentations importantes reliées à la disposition des matières recyclables au Québec ont affecté le cout de l’appel d’offres. De plus, ils avaient demandé à la municipalité d’opter pour un contrat à long terme, 4 ou 5 ans, au lieu d’un contrat à court terme. Un long contrat aurait permis d’amortir les importants investissements qui ont été faits dans les derniers mois pour la construction d’un entrepôt devenu nécessaire pour répondre aux normes gouvernementales.

« Avec un devis qui nous aurait proposé un contrat à long terme, les augmentations n’auraient pas été aussi importantes, mais sur un contrat à court terme, c’était inévitable. Nous devions amortir nos investissements », de nous expliquer Maxime Poirier de Recyclage Ungava. L’entreprise de Chibougamau avait 2 employés sur un total de 30 qui étaient affectés au contrat du ramassage des matières résiduelles avec la ville. Ceux-ci seront réaffectés à d’autres fonctions.

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