L’amoureux du lac Osisko

Nous poursuivons notre série sur les Abitibiens de coeur ou de souche qui ont été honorés au Temple de la renommée minière du Canada. Cette semaine, celui qu’on peut, à juste titre, considérer comme le père de Rouyn-Noranda, Edmund Horne.

Difficile de passer sous silence le nom d’Edmund Horne sans avoir en tête la découverte d’un des plus importants gisements de cuivre du Canada, la construction d’une fonderie de classe mondiale, la naissance d’une ville et la mise sur pied d’une multinationale minière.

Né en 1865 à Enfield en Nouvelle-Écosse et décédé en 1953, M. Horne a été intronisé en 1996 au Temple de la renommée du secteur minier canadien. L’organisme a notamment honoré son courage, la confiance qu’il avait dans ses idées et la vision prospective qu’il avait de l’avenir.

De déception en déception

Edmund Horne a pénétré en territoire abitibien pour la première fois en 1911. S’il n’avait alors pas fait de découverte, il avait cependant observé une géologie favorable du côté ouest du lac Osisko. Il avait alors eu l’intuition que le nord-ouest québécois valait la peine d’être exploré de près.

Beaucoup, cependant, étaient d’avis que la région était trop isolée. Ce n’est donc qu’en 1914 que M. Horne eut de nouveau l’occasion d’y revenir. Cette fois, sa prospection donna lieu à la découverte d’une zone fortement minéralisée. Toutefois, de retour en Nouvelle-Écosse, l’analyse des échantillons qu’il avait rapportés n’avait révélé aucune trace d’or.

La légende voulant qu’il eût promis une mine d’or à sa bien-aimée en échange de sa main, sa déception était si amère qu’il aurait déclaré que «tous ses rêves dorés venaient de s’effondrer».

Le découragement fut cependant de courte durée. De retour au lac Osisko en 1917, Edmund Horne y préleva de nouveaux échantillons et rentra en Ontario. À nouveau, les faibles résultats des analyses furent décevants. Par contre, convaincu de la valeur minérale de la région, le prospecteur ne se laissa pas décourager.

Jamais deux sans trois

Il lui fallut toutefois attendre à l’automne 1920 pour obtenir suffisamment de fonds pour financer une troisième expédition en Abitibi. L’exploration de surface débuta au printemps suivant. Et cette fois, les résultats d’analyses furent enfin positifs, ce qui permit à M. Horne de réunir de nouveaux investissements afin de poursuivre ses travaux.

Plus tard, son bailleur de fonds, le Consortium Tremoy, qui réunissait des résidents de New Liskeard, décida de vendre ses parts à un autre groupe d’aventuriers qui désirait et pouvait mettre en valeur le secteur du lac Osisko. Cette zone devait donner naissance à l’un des plus importants gisements de cuivre du Canada, qui fut baptisé du nom de son découvreur, et à la fondation de la société Noranda Mines, passée depuis dans le giron de Glencore.

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