L’ARBJ veut sa part des emplois gouvernementaux

« Il n'y a pas beaucoup de fonctionnaires dans la région, fait observer Marie-Claude Brousseau. Il faut valoriser les emplois dans l'administration publique. »

L’Administration régionale Baie-James (ARBJ) demande que la Jamésie soit intégrée au Plan gouvernemental de régionalisation des emplois de l’administration publique (PGR).

En vertu du Plan gouvernement de régionalisation (PGR), 5 000 emplois doivent être créés ou transférés en région d’ici 2028. Ils seront situés dans des bureaux déjà en place et dans 15 nouveaux bureaux gouvernementaux partagés entre différents ministères. Le Nord-du-Québec est la seule région exclue. « On demande au gouvernement de revoir le PGR pour inclure un plan nordique de régionalisation afin qu’on soit considéré au même titre que les autres régions », fait savoir la directrice générale de l’ARRBJ, Marie-Claude Brousseau.

Une demande au Conseil du trésor

L’ARBJ n’exprimera pas de prédilection quant au lieu où pourrait être implanté le nouveau bureau partagé.
« Où que ce soit, ce serait un plus », de dire la 1ère vice-présidente du conseil d’administration de l’ARBJ et mairesse de Chapais, Isabelle Lessard.
Cette demande, accompagnée d’une résolution de l’ARBJ, a été transmise au Conseil du trésor qui est responsable du PGR et est présidé par Sonia Lebel.
Le Conseil du trésor n’a pas répondu à la demande d’entrevue de La Sentinelle.

Un outil inadéquat

Le critère pour cibler où implanter emplois et bureaux partagés est l’indice de vitalité économique (IVE) des municipalités régionales de comté (MRC), qui prend en compte le marché du travail, le niveau de vie et le dynamisme démographique. Le gouvernement a choisi les MRC évaluées comme étant en bas de l’échelle de l’IVE, dans les trois derniers niveaux. Elles sont parmi les « communautés les plus dévitalisées », selon le gouvernement. La Jamésie est exclue, se situant au second niveau.

« On score bien dans ces éléments, le marché du travail, le niveau de vie […], fait observer Mme Brousseau. Mais pour le dynamisme démographique, on a quand même perdu 50 % de la population depuis 1981. Utiliser l’indice, c’est une chose, mais l’utiliser pour ne pas mettre de bureau dans la région, c’en est une autre. »

La valeur de l’IVE est remise en cause puisqu’il fait abstraction du fait que près de 20 % des emplois jamésiens sont occupés par des travailleurs provenant d’autres régions administratives, une donnée mise de l’avant par l’ARBJ. Celle-ci avance par ailleurs que le gouvernement doit tenir compte de contraintes structurelles telles la nordicité, l’isolement des communautés entre elles, ainsi que la forte dépendance économique des municipalités à la grande industrie et aux ressources naturelles, etc.

De la proximité

Dans son document rendu public le 24 février, le gouvernement avance que la régionalisation de l’administration publique permettra un service de qualité grâce à la proximité et à la connaissance du terrain.
Or justement, l’ARBJ déplore la déficience de la présence gouvernementale dans la région, qui est de surcroit desservie de l’extérieur. La Jamésie compte très peu de directions régionales de ministères; les fonctionnaires locaux sont souvent dirigés à partir de l’Abitibi.

La population du Nord-du-Québec représente 0,5 % de la population québécoise, mais seulement 0,3 % des effectifs de la fonction publique; cela se traduit par un déficit d’environ 90 emplois, selon les chiffres de l’ARBJ.

Être compris

Pour cette dernière, l’engagement du gouvernement du Québec doit se traduire par la création de directions régionales et de postes supplémentaires dans la région.
« Plus il y a de professionnels sur le terrain, plus nos enjeux seront bien compris dans l’appareil gouvernemental », démontre la directrice générale de l’ARBJ.

L’ARBJ avait déjà documenté la situation et proposé des solutions renouvelées ici dans un mémoire intitulé Stratégie pour assurer l’occupation et la vitalité des territoires, rendu public en 2019.

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