Le collège se fait le Yukon

Salon des carrières de l’école secondaire Mikisiw, à Obedjiwan, le 23 février dernier.

En avril et novembre prochains, le Centre d’études collégiales à Chibougamau (CECC) ira courtiser les finissants anglophones et francophones du secondaire au Yukon afin d’augmenter sa clientèle.
Plusieurs institutions postsecondaires canadiennes participeront à cet évènement; le Yukon n’offre des cours collégiaux et universitaires que depuis quelques années, avec un choix limité. La plupart des étudiants poursuivent leurs apprentissages dans les provinces du Sud.

Le CECC mise, entre autres, sur son milieu de vie rural pour attirer les étudiants yukonnais qui pourraient ne pas vouloir se relocaliser dans un milieu urbain.

Attirer les étudiants autochtones

Le CECC a récemment multiplié les rencontres avec les populations autochtones d’Eeyou Istchee et de la Mauricie. Le 23 février, des représentants du CECC participaient au Salon des carrières qui se déroulait à l’école Mikisiw de la communauté attikamek d’Obedjiwan. Lors de l’évènement, auquel participaient plusieurs institutions postsecondaires québécoises, ils ont rencontré des étudiants, mais aussi des adultes qui veulent retourner aux études.« Nous ne sommes pas si loin d’Obedjiwan, explique la conseillère en communications du CECC, Nathalie Bellerose. Plusieurs ne savaient pas qu’il y a un cégep à Chibougamau. Nous avons reçu de bons commentaires des jeunes. »

La semaine précédente, ce sont les étudiants de Mistissini et d’Oujé-Bougoumou, avec un professeur et un conseiller en orientation, qui se rendaient à Chibougamau où ils étaient reçus, entre autres, par les étudiants autochtones du CECC.

Lors de la visite, des ateliers ont été donnés sur les programmes anglophones du CECC dont Techniques de comptabilité et de gestion. Dans ce programme, à partir de l’automne 2023, le CECC décernera un « diplôme maison » pour chaque année complétée.

Pour l’instant, l’institution compte quatre étudiants autochtones sur un total de 73 étudiants. La période d’inscription pour la session d’automne se terminait le 1er mars, mais les données n’étaient pas encore analysées au moment d’aller sous presse.

Une résidence étudiante autochtone…

L’établissement d’une résidence étudiante autochtone à Chibougamau fait partie du Plan d’action gouvernemental pour le mieux-être social et culturel des Premières Nations et des Inuits 2022-2027, rendu public en juin dernier. Il s’agit d’un projet en partenariat avec la Société immobilière du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec. Des projets similaires sont en voie d’être complétés à Trois-Rivières et Sept-Îles, un autre est en développement à Québec.

Une centaine de millions de dollars est anticipée pour la réalisation du Plan, observe une porte-parole du Regroupement des centres d’amitié, mais le budget n’est pas ventilé par projets.
Elle anticipe qu’il y aura peut-être 20 unités de logement à Chibougamau, en plus des espaces communautaires. Un sondage est actuellement en cours chez la population d’Eeyou Istchee pour évaluer ses besoins. Elle doit évidemment plébisciter Chibougamau comme site. Selon le Regroupement, la résidence ne serait pas construite avant 2026.

… mais aussi un milieu de vie

« C’est par et pour les Autochtones, élabore la porte-parole du Regroupement des centres d’amitié. Il faut vraiment répondre aux besoins des gens sur le terrain. Ils ne sont peut-être pas les mêmes pour ceux qui étudient à Sept-Îles qu’à Chibougamau. Mais à la base, tous ces projets, ce sont des milieux de vie, ce ne sont pas que des résidences étudiantes. Ils permettent de soutenir la persévérance et la réussite scolaire et la famille étant très importante. »

Dans cette optique, certains appartements peuvent compter jusqu’à six pièces, pour permettre aux étudiants d’être avec leurs enfants. À Trois-Rivières, la population a demandé que la résidence étudiante comporte un Centre de la petite enfance. « Il y aura des salles communautaires, d’études et de soutien, des cuisines collectives, tout dépendant des sondages et des rencontres que nous aurons, qui nous permettent d’évaluer ce qui est requis. Il y aura aussi du soutien à l’intégration au milieu de vie urbain. »

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