POLITIQUE. Le port du niqab et la Constitution ont provoqué des étincelles jeudi soir, à l’occasion du premier débat des chefs en français de la présente campagne.
Le conservateur Stephen Harper, le néo-démocrate Thomas Mulcair, le libéral Justin Trudeau, le bloquiste Gilles Duceppe et Elizabeth May, du Parti vert, avaient rendez-vous dans les studios de Radio-Canada, pour une joute verbale de deux heures animée par Anne-Marie Dussault.
La Press
Le port du niqab lors de la prestation du serment de citoyenneté canadienne et la Constitution ont donné droit à des échanges intenses.
«Si un homme ne peut pas dire à une femme comment s’habiller, l’État ne devrait pas dire une femme comment ne pas s’habiller», a mentionné le chef libéral Justin Trudeau.
Le chef conservateur Stephen Harper a indiqué qu’«on ne devrait pas cacher son identité quand on se joint à la famille canadienne».
Le chef néo-démocrate a accusé M. Harper de se servir de ce dossier comme d’une «arme de distraction massive». «Stephen Harper tente de cacher son bilan derrière la question du niqab», a ajouté Thomas Mulcair.
À l’instar du premier débat en anglais, les chefs ont par ailleurs abordé la question de la souveraineté du Québec.
Le bloquiste Gilles Duceppe a dit croire que le Canada serait d’accord avec une question claire comme: «Voulez-vous que le Québec devienne un pays indépendant?». «Je ne vois pas comment le Canada pourrait refuser de négocier», a-t-il poursuivi.
Le premier ministre sortant a indiqué que la question d’un éventuel référendum était «passée date». «Les Québécois sont clairs: ils ne veulent pas d’autres référendums», a déclaré M. Harper.