Le tremblement de terre du 25 novembre 2015

Dorénavant, les partisans du Canadien devront se souvenir de cette date comme le soir où une « catastrophe » est venue fissurer la fondation de l’équipe.

La dernière saison du Canadien se recoupe assez facilement. Un premier tiers où l’équipe avait une vitesse de croisière impressionnante, où on identifiait le CH comme un rival potentiellement capable de contrecarrer les plans des puissants Capitals de Washington.

Après le 25 novembre, la glissade du Canadien a été telle qu’on en est venu à remettre en question ce sur quoi on s’était appuyé pour bâtir le succès de l’équipe.

Avant la blessure à Price, l’inexpérience d’Alex Galchenyuk et les carences en leadership de P.K. Subban et de Max Pacioretty, ont passé inaperçues. Malgré son grand talent, Galchenyuk nous a démontré qu’il n’était qu’un jeune homme de 22 ans, encore en train d’apprendre à être mature. P.K. Subban, adoré par le public, flamboyant, spectaculaire et talentueux, nous a démontré qu’il n’était pas prêt à assumer le leadership qui venait avec son statut d’assistant-capitaine et de joueur le mieux payé de l’histoire du CH. Pacioretty, aurait eu besoin des arrêts de Price, de la capacité que le gardien a de calmer ses coéquipiers dans la tempête, pour adéquatement passer à travers cette année, une année d’apprentissage comme capitaine.

Malgré tout, à la fin de la saison, Galchenuyk a démontré qu’on aurait pu lui faire confiance lorsqu’on cherchait désespérément un centre de premier niveau. Il sera ce joueur-là, mais pour s’améliorer, il aura besoin lui aussi des arrêts et de la présence de Price. Comme P.K. Subban aura besoin de gens autour de lui qui ont un ascendant.

Les critiques seront dirigées vers le grand patron de l’équipe, Marc Bergevin, puisqu’après la blessure de Price, il n’a pu colmater la brèche avec l’acquisition d’un gardien d’expérience. Les amis ne sont pas toujours là pour nous aider…

Au début de l’année 2016, plusieurs autres équipes avaient des solutions pour le Canadien, à condition que Marc Bergevin accepte de se départir de joueurs précieux comme Galchenuyk et Gallagher. Dans une conversation plus tard dans l’année, Bergevin dira: « Je suis fier de ne pas avoir démoli le Canadien de Montréal », laissant sous-entendre que ses homologues prêts à l’aider voulaient plutôt profiter de la situation pour le détrousser de son talent.

Remises en question

L’une des plus importantes remises en question qui devrait être faite après cette saison de misère, c’est que le Canadien ne semble pas en mesure de développer suffisamment de jeunes talents pour se créer une base, une profondeur, qui aurait pu servir à colmater, du moins à court ou moyen terme, le trou béant laissé par l’absence de Carey Price. Le Canadien était prêt à échanger des Tom Gilbert, Sven Andrighetto, Lars Eller et peut-être aussi des Zach Fucale ou autres, mais les adversaires du Canadien n’avaient rien de probant à donner en échange de ces joueurs.

Les carences en développement – le club-école des Canadiens a été exclu des séries au cours des quatre dernières saisons – sont donc venues les rattraper. Là aussi, les prouesses et le grand talent de Carey Price avaient caché ça.

La débâcle de cette année coûtera des jobs. Probablement pas celle de Michel Therrien et assurément pas celle de Marc Bergevin. Mais autour d’eux, il y aura des changements. On devra amener des gens qui sauront les pousser à revoir certaines façons de faire. Il est indéniable que le Canadien, souvent identifiée comme l’équipe qu’on a copiée, doit revenir un chef de file, plutôt que d’épouser les méthodes les plus répandues en matière de recrutement, de développement et d’exploitation des ressources.

Dans un passé pas si lointain, des joueurs responsables et sérieux comme Brian Gionta, Travis Moen, Josh Gorges, ont aidé un jeune homme du nom de Carey Price à mettre son talent au service du Canadien. Aujourd’hui, Price est totalement dédié à faire du Canadien une équipe championne. Les résultats de cette année nous montrent que Marc Bergevin devra trouver un ou deux hommes capables de répandre autour de Max Pacioretty, P.K. Subban et les autres, cette mentalité d’engagement ultime envers la cause de l’équipe.

Malgré cette année horrible où les partisans ont perdu confiance, tout n’est pas si moche. Les 30 buts d’Alex Galchenuyk et ceux du capitaine Pacioretty, et l’indispensable engagement de Gallagher, nous permettent de croire que la fondation ne s’est pas complètement écroulée. Le seul avantage de connaître une saison de misère est de bénéficier la saison suivante d’une bonne position au repêchage (probablement un top 10) ou de se servir de cette monnaie d’échange pour colmater les brèches.

Encore une fois, quand il sera rétabli à 100%, ce que les médecins ont garanti, Carey Price permettra à cette équipe l’an prochain de surmonter l’adversité.

Mais l’histoire nous apprendra qu’après la catastrophe du 25 novembre 2015, il ne peut plus le faire seul. Le propriétaire de l’équipe, Geoff Molson, ne peut plus s’aveugler en se fiant uniquement sur Price pour réaliser ses ambitions d’avoir une équipe championne.

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