Les camionneurs artisans craignent le pire

Près de 200 des 380 camionneurs artisans de la région ont manifesté bruyamment dans les rues des villes, lundi matin, afin d’exprimer leurs craintes quant à une nouvelle déréglementation dans leur secteur d’activité.

Les présidents et directeurs généraux de chacun des sept sous-postes de camionnage en vrac de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec ont profité de cette mobilisation pour déposer une lettre au bureau de leur député afin de les sensibiliser à la situation. Au nom de leurs membres, ils réclament le maintien de l’encadrement du transport en vrac dans les marchés publics et que cesse le courtage illégal sur les chantiers publics.

«L’entente de 2012 arrive à échéance le 31 mars 2017 et on ne voit pas comment ils vont parvenir à modifier le Règlement sur le courtage en services de camionnage en vrac à temps, surtout avec la session parlementaire qui tire à sa fin avec l’été qui arrive. On est incapables de rencontrer le ministre des Transports depuis deux ans, ce qui nous fait craindre le pire», fait valoir Mario Lemieux, président du regroupement régional des camionneurs artisans et vice-président de l’Association nationale des camionneurs artisans (ANCAI).

Des retombées locales

L’ANCAI et les 80 sous-postes de camionnage en vrac souhaitent que le MTQ continue d’obliger les entrepreneurs à confier 50 % du transport en vrac (gravier, asphalte) sur ses chantiers routiers à des organismes à but non lucratif. Les transactions entre les donneurs d’ouvrage, les entrepreneurs et les camionneurs sont ainsi inscrites et auditées sous la surveillance de la Commission des transports du Québec.

«Il n’y aucune collusion ou corruption possible de cette façon, comme celles qu’on a vues lors de la Commission Charbonneau. Les sommes transigées doivent être déposées dans des comptes en fiducie. C’est une sécurité additionnelle pour les contribuables. Ça vient aussi assurer une certaine équité, puisque le recueil des tarifs négocié avec le MTQ est le même pour tous. En plus, comme ils doivent faire affaire avec les sous-postes pour 50 % du transport, ça génère des retombées locales lors de chantiers du MTQ dans notre région, parce que ces camionneurs dépensent tous localement», assure Mario Lemieux.

 

500 M $ sur deux ans

L’Association nationale des camionneurs artisans NCAI précise que le MTQ prévoit des investissements de plus de 5 milliards de dollars dans ses chantiers routiers des deux prochaines années. Le transport en vrac devrait alors représenter environ 500 M $.

Pas moins de 380 camionneurs

La région 08 de l’ANCAI comprend les sous-postes de camionnage en vrac d’Abitibi-Ouest, d’Amos, de Chibougamau, de Lebel-sur-Quévillon-Matagami, de Rouyn-Noranda, de Val-d’Or et de Ville-Marie. On parle de plus de 380 camionneurs en tout.

L’ANCAI célèbre cette année son 50 anniversaire. Elle regroupe plus de 5000 camionneurs artisans et petites entreprises de camionnage qui se spécialisent dans le transport de gravier, d’asphalte, de sable, de pierre, de neige et de produits antidérapants. Pour plus d’infos:

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