Les impôts en temps de Covid

Josée Bélanger, CPA de chez Bélanger et Bouchard comptabilité et impôts, a bien voulu nous parler de l’état de la situation.

Il est maintenant l’heure de faire ses impôts. Toutefois, pour la grande majorité de la population, cette année représentera un exercice particulier et il est fort à parier que de l’aide de professionnelle sera la bienvenue. Josée Bélanger, CPA de chez Bélanger et Bouchard comptabilité et impôts, a bien voulu nous parler de l’état de la situation.

« Cette année est loin d’être une année normale quand vient le temps de faire son rapport d’impôts », lance Mme Bélanger. « Deux éléments marquent, entre autres, la saison des impôts des particuliers. Premièrement, en fonction de l’aide que les gens ont demandé. Prenons, pour exemple, la prestation canadienne d’urgence (PCU) du gouvernement fédéral. Comme aucune somme n’était prélevée à la source, la charge d’impôt due est souvent plus élevée que ce à quoi on s’attendait. Même si le message de mettre des sous de côté pour payer l’impôt a souvent été répété, les gens ne l’ont pas fait. »

Erreurs gouvernementales

Un autre élément qui, lui, n’était pas attendu, c’est le nombre élevé d’erreurs sur les feuillets émis par Revenu Canada. Dans les documents envoyés aux gens qui ont reçu de la PCU ou autres aides gouvernementales, on a noté beaucoup d’erreurs. « Il y a trois situations qui reviennent souvent », a affirmé Mme Bélanger. “Une première situation : des gens ont reçu de la PCU en trop ou par erreur et l’ont remboursée, mais le feuillet n’est pas exact. Un remboursement par exemple de 3 000 $ dont le feuillet reçu mentionnait seulement 1 000$. Une autre situation souvent rencontrée : c’est la personne qui a reçu de la PCU pour 3 000 $ mais dont le feuillet reçu mentionne 6 000 $. Et ensuite, malheureusement, il y a des gens qui ont été victimes de fraude. »

Quelques clients de Mme Bélanger sont malheureusement touchés, et ce, jusqu’à des montants de plus de 12 000 $. La bonne nouvelle cependant, c’est que la correction des dossiers de fraude se fait assez bien. Le défi est d’attendre au téléphone parfois plusieurs heures et de parler à un agent de Revenu Canada. Mais, une fois au courant, les autorités n’ont qu’à vérifier dans quel compte bancaire les sommes ont été déposées et elles peuvent alors corriger la situation. Pour les autres cas, le gouvernement retournera près de 400 000 feuillets qui seront corrigés au courant du mois de mars.

Les entreprises

Pour ce qui est des entreprises, Mme Bélanger trouve que nous sommes privilégiés dans le Nord-du-Québec. “Nous sommes chanceux dans le nord, car nous avons des entreprises qui sont quand même en bonne santé. Je n’ai pas vu beaucoup d’entreprises qui sont en danger.” Une de ces raisons est liée à la fermeture des régions. “Au plus fort de la pandémie, l’impossibilité pour les résidents des communautés cries à voyager les a amenés à magasiner et à consommer ici. Ils ont découvert que nos commerçants offraient une grande diversité de produits. Et, fait intéressant, même après certaines réouvertures, ils sont restés fidèles aux commerçants d’ici.” Bien sûr, il y a eu des fermetures complètes. Là, les aides gouvernementales ont été bénéfiques.

Toujours selon Mme Bélanger, on ne devrait pas voir plus de fermetures ou de faillites qu’à l’habitude. “Les restaurateurs et les commerçants ont su rapidement s’adapter au début de la pandémie, que ce soit pour les services de livraison et les mets à emporter pour les restos ou la possibilité de récupérer des biens achetés sans contact pour les commerçants. La plupart de nos entrepreneurs ont été très dynamiques et ingénieux. Ils ont décidé de survivre et de se battre.”

Le fait que, contrairement aux grandes régions comme Québec et Montréal qui sont dépendantes du tourisme, dans le NDQ, l’activité économique a repris assez rapidement après la mise sur pause du Québec au printemps dernier. La clientèle des travailleurs de l’extérieur est rapidement revenue. Malheureusement, certains commerçants ont décidé de fermer leurs portes, mais ceux-ci sont moins nombreux qu’on aurait pu le croire.

Mme Bélanger ne croit pas que les gouvernements modifieront la date d’échéance du 30 avril pour remettre les rapports d’impôts. Cependant, des allégements au sujet des paiements ont déjà été annoncés. Au fédéral, les contribuables auront un an pour régler leur dû à l’État, et ce, sans intérêt.

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