Les minières juniors auront leur usine pour expérimenter leurs projets

ft-21032016-cegep_ctri_usine_pilote_mines.jpg

Les sociétés juniors québécoises pourront plus facilement passer du statut d’entreprises d’exploration à exploitants de mines grâce à une nouvelle usine pilote multifonctionnelle de traitement du minerai.

Cette installation, qui relèvera du Centre technologique des résidus industriels (CTRI) au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, a été inaugurée le 21 mars à Rouyn-Noranda. Composée de circuits de concassage, de broyage, de flottation et de lixiviation du minerai, l’usine du CTRI est en tous points semblable aux installations du genre qu’on retrouve dans les mines en opération, mais à plus petite échelle.

Coup de pouce pour les juniors

Comme l’a relaté Hassine Bouafif, directeur général du CTRI, le projet est né d’une idée qui avait été lancée par Matamec Explorations, qui souhaitait obtenir une usine pour tester la première phase du traitement des terres rares de son projet de Kipawa au Témiscamingue.

«Nous avons alors constaté qu’il n’existait aucune installation de ce genre pour les sociétés juniors. Nous avons donc proposé à Développement économique Canada (DEC) de financer un projet en ce sens, non seulement pour les terres rares, mais pour tous les types de minerai. De la sorte, nous souhaitons favoriser la transition des juniors de l’exploration à l’exploitation d’une mine en analysant la réaction du minerai de leurs projets à l’échelle industrielle. À l’heure actuelle, faute d’installation appropriées, elles doivent se contenter de petits échantillons», a-t-il expliqué.

Financée au coût de 5,56 M $, dont 3 M $ en provenance de DEC, l’usine pilote du CTRI permettra aussi de trouver les techniques et les procédés les mieux adaptés à chaque projet minier, peu importe sa taille. «Nous comptons également l’employer pour améliorer leur aspect environnemental», a précisé M. Bouafif.

Un voisin tranquille

Ce dernier ne croit par ailleurs pas que la présence d’une installation industrielle à moins de 100 mètres d’un quartier résidentiel et d’un centre de la petite enfance doive inquiéter la population. Au contraire, a-t-il insisté, le CTRI et le Cégep se sont assurés d’obtenir toutes les autorisations environnementales et autres avant d’aller de l’avant.

«Comme il y a des maisons à proximité, une analyse du bruit a été réalisée et l’usine a été aménagée en conséquence. Le minerai que nous allons traiter sera pour sa part entreposé sous un dôme afin qu’il n’y ait pas d’émission de poussières. Enfin, aucuns rejets industriels ne seront entreposés à l’extérieur de l’usine. Ils seront conservés dans deux réservoirs à l’intérieur et seront transportés par camion sur les sites miniers de nos clients», a détaillé Hassine Bouafif.

Beaucoup de potentiel

Le président du conseil d’administration du CTRI, Pascal Lavoie, a fait savoir que l’usine pilote de Rouyn-Noranda serait mise à profit pour l’ensemble de l’industrie minière du Québec, mais aussi du Nord-Est ontarien, en raison de sa proximité géographique.

Le directeur général du Cégep, Sylvain Blais, a pour sa part indiqué que l’installation engendrerait des retombées intéressantes pour son établissement, notamment en matière de formation adaptée aux besoins de l’industrie.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS