Les Teamsters craignent pour la relance de Norbord à Val-d’Or

La relance de l’usine Norbord de Val-d’Or serait en péril, soutiennent les Teamsters, l’instance syndicale qui représente les employés.

Les Teamsters estiment que l’éventuel redémarrage de cette usine fermée depuis l’été 2012 est menacé en raison de la décision du ministère des Forêts de mettre fin au quota d’approvisionnement en bois auquel Norbord avait droit depuis des années.

Ce quota, d’après les Teamsters, aurait été transféré à une autre usine qui n’est pas encore construite. Dans un communiqué de l’instance syndicale, on souligne que le ministère exige une reprise des activités en 2016, tandis que Norbord ne pourrait pas s’engager en ce sens avant 2017.

«Nos membres attendent la relance de l’usine depuis 2012 et ne demandent pas mieux que de travailler. Nous demandons à la compagnie d’accélérer le processus et au gouvernement de garder l’esprit ouvert concernant le quota de bois», a mentionné Serge Bérubé, leader des Teamsters, dans le communiqué de l’organisation.

Les planètes alignées?

Pour les Teamsters, les étoiles semblent pourtant alignées pour un redémarrage de l’usine d’ici 12 à 24 mois, à condition bien sûr d’avoir droit au quota de bois. Le syndicat fait remarquer que le nombre de mises en chantier en construction résidentielle approche les 1,3 million d’unités en Amérique du Nord, ce qui serait le seuil de rentabilité de l’usine de panneaux OSB.

«Le bilan du gouvernement Couillard en création d’emplois est pauvre, particulièrement en région. Il aurait donc tout intérêt à étudier soigneusement toutes les options sur la table au lieu de rejeter d’emblée Norbord et son usine de Val-d’Or», a affirmé Serge Bérubé.

La compagnie moins inquiète

Du côté de la direction de Norbord, on semble moins inquiets au sujet de l’approvisionnement en bois. «Cette nouvelle nous déçoit, mais de façon plus générale, nous sommes intimement convaincus que notre usine de Val-d’Or constitue la meilleure solution pour le bois à pâte de tremble dans cette région, a déclaré Peter Wijnbergen, président et chef de la direction de Norbord, dans un communiqué.

«Malheureusement, les conditions actuelles du marché ne justifient pas encore le redémarrage de l’usine de Val-d’Or, mais nous explorons des options pour l’usine et nous nous engageons à la redémarrer lorsque la conjoncture du marché sera favorable, a-t-il poursuivi. Le ministère a confirmé que nous pourrons présenter une nouvelle demande de permis d’exploitation forestière lorsque nous serons prêts à redémarrer l’usine», a assuré M. Wijnbergen.

Nouvelle vocation envisagée

Comme on le soulignait l’automne dernier, Norbord plancherait sur deux projets différents visant à transformer l’usine de Val-d’Or, si elle doit changer de vocation. L’option #1 serait de concevoir du revêtement extérieur de maisons avec des panneaux OSB, tandis que l’autre option consisterait à fabriquer des poutrelles en lamelles de bois.

Des travailleurs mécontents

Des ex-travailleurs de Norbord à Val-d’Or estiment que leur instance syndicale, les Teamsters, est beaucoup plus proactive concernant le quota de bois de l’usine que dans le dossier toujours en suspens des primes de départ réclamées par les employés mis à pied. Et certains d’entre eux ne cachent pas leur déception.

«Le seul intérêt des Teamsters dans ce dossier est de garder leurs membres pour continuer à recevoir des cotisations. Notre agent ne s’était même pas présenté à la séance d’arbitrage en août dernier, mettant ainsi en péril nos chances d’obtenir nos primes. En perdant cette décision, les Teamsters gardaient leurs membres ainsi que les chances de ravoir leurs cotisations un jour», a écrit l’un d’eux sur le Facebook des employés de Norbord.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS