Les variants sous la loupe

"Est-ce qu'il y a une nécessité de changer de vaccin [à cause des variants]? Nous n'en sommes pas là", observe le directeur de la santé publique régionale Nord-du-Québec, Éric Goyer.

Alors que la question des variants du virus COVID-19 inquiète la population, la direction de la santé publique régionale tient à la rassurer… tout en lui demandant de demeurer vigilante.

Pour l’instant, aucun variant n’a été détecté dans la région Nord-du-Québec. De surcroit, au Royaume Uni, la vaccination est plus avancée qu’ici et les vaccins utilisés, Pfizer et Astra Zeneca, sont efficaces contre le variant qui y circule et qui est le plus répandu en ce moment au Québec.

Le variant du Royaume-Uni constitue 240 des 341 cas de variants confirmés au Québec. « Il semble y avoir une efficacité moindre pour les variants d’Afrique du Sud et du Brésil », commente Éric Goyer, directeur de la santé publique régionale Nord-du-Québec.
« Est-ce qu’il y a une nécessité de changer de vaccin? Nous n’en sommes pas là. »
Ces deux derniers variants sont très marginaux dans la province de Québec au moment d’écrire ces lignes; cependant, 95 cas du variant d’Afrique du Sud ont été confirmés en Abitibi-Témiscamingue alors qu’il n’y en a eu que trois dans le reste du Québec.
Le docteur Goyer note qu’on commence par ailleurs à parler des variants de New York et de la Californie, dont on sait peu de choses pour l’instant. ‘Nous sommes à la remorque de ce qui se passe aux États-Unis pour en savoir plus », dit-il

Mutations et caractéristiques

La plupart du temps, les virus se reproduisent et font des mutations. D’autres, comme celui de la rougeole, sont plus stables, et on utilise donc le même vaccin depuis des décennies.
« Le corona est un virus qui a tendance à vouloir changer, explique le docteur Goyer. Son mécanisme est un peu imparfait, il fait des mutations et ses souches sont un peu différentes. C’est ça qui nous préoccupe actuellement. Il faut voir si ces mutations changent les caractéristiques du virus. »
Quand des variants apparaissent, les scientifiques se posent des questions sur leur étendue, sur leur contagiosité et la gravité de leurs symptômes par rapport à la souche classique, et enfin, si les tests permettent de les détecter.
Jusqu’ici, on a observé que le variant Royaume-Uni tend à provoque des symptômes plus sévères, par exemple au niveau des difficultés respiratoires.

Peu probable au Nord-du-Québec

Le processus de reproduction du virus rend difficile l’apparition d’un nouveau variant dans le Nord-du-Québec.
« Le virus rentre dans le corps humain, détaille le directeur; il se réplique et ensuite infecte d’autres personnes. Plus qu’il y a de gens réunis, plus il y a une capacité que des variants soient créés. Plus il y a de personnes infectées dans un endroit, plus vous risquez de voir apparaitre des variants. »
« Le risque de voir quelqu’un ramener de l’extérieur une souche de variant est beaucoup plus élevé que sa création dans le Nord-du-Québec, à cause de sa petite population. »
Le Dr Goyer rappelle qu’il existe chez nous un programme de surveillance pour l’apparition et la distribution des variants dans le cadre de la santé publique du Québec et que des études sont conduites pour mesurer l’efficacité des vaccins face à ceux-ci.
Les variants font l’objet d’une surveillance très étroite et on cherche à ralentir le plus possible leur propagation.
Parallèlement, des démarches sont en cours pour produire un vaccin universel pour tous les variants.

Vigilance et confiance

Sans variants détectés et avec un ajout de 5 cas de COVID-19 (dans une mine), la situation est bonne dans le Nord-du-Québec. « Nous avons de belles données de couverture vaccinale », se réjouit le Éric Goyer, qui occupe une profession analogue pour la région des Laurentides. « Environ 97 % des gens en CHSLD sont vaccinés ainsi que 75 % des 50 ans et plus. Nous sommes une des régions les plus avancées en termes de couverture vaccinale au Québec. »

Selon lui, la vaccination va encore s’accélérer dans l’ensemble du Québec et il va y avoir plus de déconfinement, mais il va encore nous falloir être patients dans les huit prochaines semaines.

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