L’industrie minière victime d’une croissance trop rapide

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Si l’industrie minière tourne présentement au ralenti, c’est en partie à cause d’une croissance trop rapide qui a été mal gérée. Il n’est cependant pas trop tard pour renverser la vapeur.

C’est ce qu’a exposé Zahid Fazal, dirigeant du secteur mines et métaux au Québec chez Ernst & Young LLP, Lors du congrès Xplor 2015 de l’Association de l’exploration minière du Québec.

«En 2011 s’est amorcé un super-cycle minier. Il fallait alors répondre rapidement à la demande des économies émergentes comme la Chine et le Brésil. Or, on arrive maintenant à la fin de ce super-cycle, alors que la croissance ralentit en Chine, qu’il y a des tensions en Russie et en Syrie et que le marché, dans son ensemble, est frappé par l’incertitude», a-t-il exposé.

Trop de gens, pas assez de temps

La croissance débridée a aussi entraîné comme effet qu’il fallait embaucher beaucoup de gens et dans un temps record. «Les sociétés n’ont donc pas eu le choix d’accepter des travailleurs inexpérimentés pour répondre à la demande, avec comme conséquence une réduction de la productivité et, par ricochet, une hausse des coûts», a signalé M. Fazal.

Pour en réduire les impacts, surtout dans un contexte de ralentissement économique, plusieurs entreprises se sont tournées vers la réduction des dépenses. «Le problème, c’est que si on peut couper dans la main-d’œuvre ou dans les activités, il y a un seuil critique qu’on ne peut dépasser. Ce n’est donc pas une solution à long terme», a rappelé Zahid Fazal.

Innover dès aujourd’hui

Selon l’expert, la solution durable viendra par l’innovation et non par la réduction à court terme des coûts. Or, l’industrie minière demeure très conservatrice à cet égard. «On a mis de côté tous les projets qui présentent des défis au niveau des infrastructures en préférant attendre le prochain super-cycle. Or, c’est maintenant qu’il faut agir pour justement être prêts lorsque viendra ce super-cycle», a fait valoir M. Fazal.

Car même si la croissance ne s’arrêtera pas pour la Chine et que l’Inde prévoit dépenser 290 milliards $ au cours des cinq prochaines années dans ses infrastructures, le prix des métaux risque de demeurer bas encore longtemps.

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