MoCreebec, fin de l’exode

MoCreebec, fin de l'exode Denis Lord Initiative de journalisme local Dans une saga qui n'est pas sans rappeler la recherche de la Terre promise, la Première Nation de MoCreebec a franchi le 26 octobre dernier une étape cruciale vers son futur établissement à Moosonee, en Ontario. La Première Nation de MoCreebec est formée de descendants de Cris de Waskaganish et autres qui s'étaient provisoirement installés près du pensionnat protestant de Moose Factory (Ontario) il y a plus d'un demi-siècle. Elle ne possède pas de terres, ne bénéficie ni des avantages du Traité 9, qui couvre le nord-est de l'Ontario, ni de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ). Mais le 26 octobre dernier, les membres de MoCreebec ont voté à 67,6 % de s'établir à Moosonee, dont la population est majoritairement crie, et qui leur avait préalablement manifesté son intérêt. Moosonee est situé au sud de la baie James, face à l'île de Moose Factory, où vivent nombre de membres de MoCreebec. Signes d'accueil MoCreebec avait demandé à cinq municipalités et à une réserve de manifester leur intérêt à ce que le groupe s'installe chez elles, de dire son chef Allan Jolly. Moosonee, Timmins, et Smooth Rock Falls avaient répondu à l'appel. « C'était Moosonee qui a montré le plus grand intérêt à nous accepter dans leur communauté [...] », dit le chef Jolly. « C'était la principale chose qu'on cherchait. Où nous vivons maintenant, nous n'avons jamais eu d'acceptation. Moosonee était très en avant de n'importe quelle communauté. Ils nous connaissent, certains d'entre nous vivent déjà là. Ça nous permet de rester dans la région avec laquelle nous sommes familiers, [...] près de nos parents et amis. » Moosonee ou Timmins? Le 26 octobre, les 362 membres éligibles de la communauté pouvaient voter entre Moosonee et Timmins, à plusieurs centaines de kilomètres au sud, à la même latitude qu'Amos. Timmins a reçu 32,4 % des voix, deux fois moins que Moosonee. Ce sont 58 % des voteurs éligibles, soit 210 individus, qui se sont prévalus de leur droit. Allan Jolly avoue qu'il était très nerveux et anxieux à l'aube de ce vote, qui se préparait depuis plus de 30 ans, avec une très grande intensité dans les trois dernières années. « Peut-être qu'on va seulement avoir 50 personnes qui vont voter » craignait-il, avant l'élection. J'étais préparé à aller de l'avant si j'avais 100 votes et 40 % des voteurs éligibles. Je me disais que je serais très heureux si j'avais 200 voteurs et en extase si j'en avais 300, parce que ce serait plus que 85 % des voteurs. Mais 210 votes représentent 58 %, alors c'est une claire majorité [...]. » 10 kilomètres carrés Selon Allan Joly, il y a plusieurs avantages pour Moosonee à accueillir sa communauté, notamment pouvoir recueillir davantage de taxes municipales. « Ça va même améliorer Moosonee, pense-t-il. » Le maire de la municipalité de 3 500 habitants n'était pas disponible pour commenter au moment d'aller sous presse. Il reste encore plusieurs éléments à négocier avec l'administration municipale avant que la diaspora de MoCreebec puisse y avoir sa terre en propre. Le chef évalue que cela pourrait se faire en 2023 ou 2024. « Moosonee a 547 kilomètres carrés, explique M. Jolly. C'est assez gros, et nous cherchons environ 10 kilomètres carrés qui nous appartiendraient en exclusivité. Le reste de Moosonee nous serait ouvert en termes d'accès à la propriété privée, etc. J'ai identifié un site, mais je dois envoyer des ingénieurs, des planificateurs communautaires, etc., [...] Il y a beaucoup de travail à faire. » Théoriquement, le territoire cédé deviendrait une réserve, avec des terres des catégorie 1A et 1B comme dans la CBJNQ. MoCreebec souhaite qu'une entente complémentaire à cette dernière soit conclue. Le précédent Grand Conseil des Cris s'était engagé à appuyer la Première Nation dans cette démarche. Selon M. Jolly, la grande cheffe Mandy Gull-Masty est informée de l'évolution de ce dossier. Légende: Selon le chef de MoCreebec, Allan Jolly, l'établissement de la Première Nation à Moosonee pourrait se faire d'ici un ou deux ans.

Dans une saga qui n’est pas sans rappeler la recherche de la Terre promise, la Première Nation de MoCreebec a franchi le 26 octobre dernier une étape cruciale vers son futur établissement à Moosonee, en Ontario.

La Première Nation de MoCreebec est formée de descendants de Cris de Waskaganish et autres qui s’étaient provisoirement installés près du pensionnat protestant de Moose Factory (Ontario) il y a plus d’un demi-siècle. Elle ne possède pas de terres, ne bénéficie ni des avantages du Traité 9, qui couvre le nord-est de l’Ontario, ni de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ).
Mais le 26 octobre dernier, les membres de MoCreebec ont voté à 67,6 % de s’établir à Moosonee, dont la population est majoritairement crie, et qui leur avait préalablement manifesté son intérêt.
Moosonee est situé au sud de la baie James, face à l’île de Moose Factory, où vivent nombre de membres de MoCreebec.

Signes d’accueil

MoCreebec avait demandé à cinq municipalités et à une réserve de manifester leur intérêt à ce que le groupe s’installe chez elles, de dire son chef Allan Jolly.
Moosonee, Timmins, et Smooth Rock Falls avaient répondu à l’appel.
« C’était Moosonee qui a montré le plus grand intérêt à nous accepter dans leur communauté […] », dit le chef Jolly. « C’était la principale chose qu’on cherchait. Où nous vivons maintenant, nous n’avons jamais eu d’acceptation. Moosonee était très en avant de n’importe quelle communauté. Ils nous connaissent, certains d’entre nous vivent déjà là. Ça nous permet de rester dans la région avec laquelle nous sommes familiers, […] près de nos parents et amis. »

Moosonee ou Timmins?

Le 26 octobre, les 362 membres éligibles de la communauté pouvaient voter entre Moosonee et Timmins, à plusieurs centaines de kilomètres au sud, à la même latitude qu’Amos. Timmins a reçu 32,4 % des voix, deux fois moins que Moosonee.
Ce sont 58 % des voteurs éligibles, soit 210 individus, qui se sont prévalus de leur droit.
Allan Jolly avoue qu’il était très nerveux et anxieux à l’aube de ce vote, qui se préparait depuis plus de 30 ans, avec une très grande intensité dans les trois dernières années.
« Peut-être qu’on va seulement avoir 50 personnes qui vont voter » craignait-il, avant l’élection. J’étais préparé à aller de l’avant si j’avais 100 votes et 40 % des voteurs éligibles. Je me disais que je serais très heureux si j’avais 200 voteurs et en extase si j’en avais 300, parce que ce serait plus que 85 % des voteurs. Mais 210 votes représentent 58 %, alors c’est une claire majorité […]. »

10 kilomètres carrés

Selon Allan Joly, il y a plusieurs avantages pour Moosonee à accueillir sa communauté, notamment pouvoir recueillir davantage de taxes municipales. « Ça va même améliorer Moosonee, pense-t-il. »

Le maire de la municipalité de 3 500 habitants n’était pas disponible pour commenter au moment d’aller sous presse.
Il reste encore plusieurs éléments à négocier avec l’administration municipale avant que la diaspora de MoCreebec puisse y avoir sa terre en propre. Le chef évalue que cela pourrait se faire en 2023 ou 2024.

« Moosonee a 547 kilomètres carrés, explique M. Jolly. C’est assez gros, et nous cherchons environ 10 kilomètres carrés qui nous appartiendraient en exclusivité. Le reste de Moosonee nous serait ouvert en termes d’accès à la propriété privée, etc. J’ai identifié un site, mais je dois envoyer des ingénieurs, des planificateurs communautaires, etc., […] Il y a beaucoup de travail à faire. »

Théoriquement, le territoire cédé deviendrait une réserve, avec des terres des catégorie 1A et 1B comme dans la CBJNQ.
MoCreebec souhaite qu’une entente complémentaire à cette dernière soit conclue. Le précédent Grand Conseil des Cris s’était engagé à appuyer la Première Nation dans cette démarche. Selon M. Jolly, la grande cheffe Mandy Gull-Masty est informée de l’évolution de ce dossier.

Légende: Selon le chef de MoCreebec, Allan Jolly, l’établissement de la Première Nation à Moosonee pourrait se faire d’ici un ou deux ans. (Courtoisie MoCreebec)

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