Objectif 31 mars

À Chibougamau, deux intervenants communautaires seront engagés à temps plein ainsi qu'un agent de liaison dont le terme reste à définir.

Le 31 mars 2022 est l’objectif visé par la Sûreté du Québec pour mettre en place à Chibougamau une équipe mixte d’interventions composée de policiers et d’intervenants communautaires (ÉMIPIC).

Suite aux recommandations de la Commission Viens, les villes de Chibougamau, Roberval, Joliette et Maniwaki ont été choisies pour mettre en place ce modèle déjà opérationnel à Sept-Îles et Val-d’Or.

L’objectif de ces équipes mixtes est d’agir « auprès de personnes autochtones et allochtones aux prises avec différentes problématiques telles que la consommation d’alcool et de drogues, la rupture sociale, la judiciarisation fréquente et l’itinérance ». Les membres de l’ÉMIPIC doivent orienter les personnes en situation de vulnérabilité vers les ressources d’aide adaptées, veiller à améliorer la cohabitation entre personnes itinérantes et populations locales et participer aux stratégies de prévention, notamment en matière de toxicomanie, de violence et d’exploitation sexuelle.
C’est le Service aux relations avec les municipalités et les communautés autochtones de la Sûreté du Québec dont Marie-Hélène Guay est la responsable, qui supervise la mise en place des équipes.

Deux intervenants à temps plein

À Chibougamau, deux intervenants communautaires seront engagés à temps plein ainsi qu’un agent de liaison dont le terme reste à définir.
Un des intervenants sera choisi par le Centre régionale de santé et de services sociaux de la Baie-James, l’autre par le Centre d’amitié autochtone de Chibougamau.

Le capitaine Guay ne peut assurer pour l’instant s’ils seront autochtones, mais l’agent de liaison le sera.
La date d’entrée en fonction de l’ÉMIPIC de Chibougamau reste inconnue pour l’instant. « Notre volonté, c’est que ce soit le 31 mars », souligne Marie-Hélène Guay.

Rencontres et évaluations

La section de Marie-Hélène Guay a rencontré pour une première fois la section locale de la Sûreté du Québec à la mi-décembre pour connaitre ses besoins.
À une autre rencontre, à une date indéterminée, s’ajouteront le CRSSSBJ, le Centre d’amitié autochtone et des représentants des communautés autochtones.
Éventuellement, ces parties prenantes formeront un comité directeur dont un des mandats sera d’évaluer la performance de l’ÉMIPIC.
À Val-d ‘or, un mécanisme d’évaluation des interventions de l’équipe s’ajoute aux bilans annuels et a déjà fait ces preuves, selon le Capitaine Guay, À Sept-Îles, l’équipe mixte n’a pas encore été évaluée, n’étant en place que depuis juin.
« L’équipe mixte de Chibougamau ne sera pas un copié-collé de celle de Val-d’Or, précise le capitaine Guay. Ça se fera selon les problématiques locales. On peut s’adapter. »
À Val-d’Or, l’ÉMIPIC porterait davantage son attention à l’itinérance alors qu’à Sept-Îles, cette problématique s’ajoute à celles de la santé mentale et de la dépendance.

Une excellente collaboration

La directrice générale du Centre d’amitié autochtone, Jo-Anne Toulouse, voit d’un œil favorable l’implantation de l’Émipic dont le budget global de 11,7 M$ est garanti pour quatre ans.
« Ça a le potentiel d’être une excellente collaboration pour le mieux-être de la population, de toute la population, souligne Mme Toulouse. […] C’est notre clientèle, c’est clair que nous sommes intéressés à soutenir ce projet. »
Pour la directrice du Centre d’amitié, le projet origine d’une volonté de répondre mieux aux gens. « Il peut y avoir des accrochages interculturels », observe-t-elle.

Une désescalade souhaitée

Selon son point de vue, ce qui peut paraitre une situation problématique pour certains agents est souvent quelque chose de gérable. « Il y a des défis de taille, mais ça peut être une excellente expérience, affirme Mme Toulouse. On espère qu’il y aura une décroissance des situations où il y a une escalade dans l’intervention, parce qu’on fait face à un jeune agent qui n’a pas beaucoup d’expérience ou qui est intimidé, maitrise mal l’anglais ou a une méconnaissance de la communauté autochtone. »

Bien qu’elle avoue ne pas posséder de statistiques à cet effet, Mme Toulouse dit ne pas avoir entendu dire qu’il y ait autant d’usages excessifs de la force à Chibougamau qu’ailleurs.

« Ce n’est pas Val-d’Or ou Montréal », dit-elle ajoutant par contre qu’il y a eu des abus dans la remise des billets d’infraction et de mandats.
La population autochtone de Chibougamau serait d’environ 640 individus selon les chiffres officiels. « Nous, on parle davantage d’environ 10 % de la population [d’environ 7 388 personnes], commente Mme Toulouse. Mais ça peut changer; à cause de la COVID, plusieurs personnes retournent dans les communautés. »

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