Pas facile de passer de société junior à exploitant d’une mine

ft-23122015-xplor_aemq_pascal_hamelin.jpg

Depuis quelques années, Ressources Métanor de Val-d’Or est passée de société d’exploration junior à société d’exploitation minière. Sa transition, qui n’a pas été facile, pourrait servir d’exemple à d’autres sociétés québécoises.

Née en 1999, Métanor est l’une des rares sociétés minières propriétaire d’une mine qui peut s’enorgueillir d’avoir à la fois son siège social et ses dirigeants au Québec. Au congrès Xplor 2015 de l’Association de l’exploration minière du Québec, Pascal Hamelin, vice-président aux opérations, est venu exposer les défis de la mise en production pour une société junior.

Impliquer les autres dès le début

Le principal actif de Métanor, la mine Bachelor, est situé à Desmaraisville, au nord-est de Lebel-sur-Quévillon. De 1982 à 1989, on y a produit 130 000 onces d’or. Métanor en a fait l’acquisition en 2005, pour en devenir propriétaire à 100 % en 2007. La première brique d’or a été coulée en 2012. La production commerciale a quant à elle été atteinte en 2013. Aujourd’hui, Bachelor emploie 240 salariés et une trentaine de sous-traitants.

«Dès 2005, nous avons établi des relations avec les gens de Desmaraisville et avec la communauté crie de Waswanipi, située à une trentaine de kilomètres au nord. C’était important pour nous de prendre contact dès le début avec les gens qui risquaient d’être impactés par nos activités. Depuis, on effectue un suivi régulier», a indiqué M. Hamelin.

Les clés du succès

Démarrer une mine dans un contexte de ralentissement économique n’a pas été une mince affaire. Métanor est tout de même parvenue à obtenir 162 M $ en l’espace de dix ans. «Pour y arriver, nous avons fait preuve de réalisme, de transparence et de persévérance», a mentionné Pascal Hamelin.

La société minière a aussi su s’entourer des bons éléments aux bons moments. «Il faut être attentif à ce qui se passe dans notre milieu et non regarder uniquement dans notre cour, a fait valoir M. Hamelin. Par exemple, le matin où Mines Richmont a annoncé la fermeture de la mine Francoeur, à Arntfield, nous étions sur le téléphone à contacter des travailleurs. Comme nous sommes une petite compagnie, l’idée consiste à aller chercher non pas le plus d’éléments, mais les meilleurs. C’est de cette manière que nous sommes partis de deux employés en 2003 à 240 à l’heure actuelle.»

Une question de flexibilité

L’autre élément gagnant, c’est la flexibilité. «Il ne faut pas adapter la mine à l’équipement dont on dispose, mais bien l’inverse», a insisté Pascal Hamelin. Cette flexibilité s’étend à l’ensemble du personnel. «Nous opérons au meilleur de nos connaissances. Mais si un employé nous propose une meilleure idée, nous n’hésitons pas à modifier nos manières de faire en conséquence. Il faut rester à l’écoute de tout le monde», a souligné M. Hamelin.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS