Pour améliorer les compétences numériques

Le formateur Adrien Crépeau en classe.

Pour une majorité de la population, l’informatique fait partie de leur quotidien, que ce soit au travail ou pour les loisirs. Mais il y a encore des personnes qui ne sont pas familières avec un ordinateur et le simple fait de chercher sur la toile une information peut les mettre mal à l’aise. Entrevue avec Communautique qui offre des formations gratuites à Internet à travers tout le Québec.

« Croyez-moi, des gens dans cette situation, il y en a plus que vous pensez », note Claude Gillet, chargé de projet chez Communautique pour le programme PING!

Le projet PING! est une formation gratuite à Internet qui sera bientôt disponible dans le Nord-du-Québec pour aider les personnes qui ne sont pas familières avec les outils informatiques. Le programme, démarré en aout 2018, est né du Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale 2017-2023 et du Plan d’action 2018-2023 : Un Québec pour tous les âges. La raison d’être du projet est d’améliorer les compétences numériques des personnes en situation de pauvreté.

Le programme qui en est déjà à sa quatrième année sera donc disponible pour la région, et ce, tout à fait gratuitement. Comme notre région est grande et la population dispersée sur de grandes distances, la formation se fera en ligne.

Un enjeu important

Jusqu’à maintenant, 91 % des gens formés avaient quand même accès à un ordinateur, une tablette ou un téléphone intelligent. Les trois quarts avaient une adresse courriel, mais la moitié n’avait jamais fait de transaction en ligne. Du nombre participant, 72 % étaient des femmes. Autre statistique intéressante, 48 % des personnes ayant suivi la formation étaient des immigrants, des Premières Nations, des Inuits ou des Métis et des personnes handicapées.

La promotion de cette formation se fera, entre autres, par le biais de différents organismes qui pourront plus facilement recruter sur le terrain. Les contacts se feront dans les prochaines semaines et les formations auront lieu majoritairement à l’automne. « Nous avons déjà pris contact avec différentes organisations communautaires, mais nous sommes déjà rendus aux vacances d’été. Pour plusieurs, les activités sont déjà en pause. Mais en septembre, nous pourrons avoir des contacts », affirme Katherine Macnaughton-Osler qui est une des formatrices du projet.

Formation adaptée

La formation est-elle bien adaptée aux gens de la région? La question se pose, mais une chose est certaine, c’est que les Jamésiens qui suivront la formation vont bénéficier de l’expérience des quatre dernières années, mentionne Monsieur Gillet. Le programme est fort de plus 10 000 participations en plus de 4 500 formations. On parle donc ici de formateur et formatrice qui sont habitués à toutes les situations.

Un des gros enjeux pour la région, c’est la sécurité. Le fait d’être branché est beaucoup plus sécuritaire pour les personnes qui sont seules et isolées et donne un sentiment de sécurité à ces gens une fois la formation complétée.

Un autre aspect est spécifique à notre région et il touche les sites gouvernementaux par exemple. Ce ne sont pas tous les bureaux qui sont ici dans la région. Une personne qui n’est pas capable d’avoir accès aux différents sites peut passer des heures au téléphone quand une simple maitrise de la navigation Web aurait pu simplifier les choses, que ce soit pour avoir des renseignements ou pour avoir différents formulaires. « La pandémie a mis un autre problème de l’avant. Quand est venu le temps de prendre rendez-vous sur Clic Santé pour la vaccination, il n’y avait rien de plus simple. Mais pour une personne qui ne maitrise pas les notions de navigation sur Internet, prendre rendez-vous au téléphone pouvait s’avouer toute une aventure », donne comme exemple M. Gillet.

La formation qui est individuelle ou en petit groupe permet de prendre une personne qui est débutante et de la rendre capable, par exemple, de communiquer avec ses proches sur le Web. « La formation commence pour les personnes vraiment débutantes, au téléphone s’il le faut », précise madame Macnaughton-Osler. Quand la communication par logiciel est réalisée, la formation continue. « Les formateurs sont là pour les gens et ils vont prendre le temps et ils sont pleins de compassion », a lancé monsieur Gillet.

(Mart Production)

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