Pourquoi ça n’avance plus? Parce que tu as le pied sur le frein…

Je conduis plusieurs milliers de kilomètres par année sans aucun problème. Lorsque l’on m’a offert la possibilité d’essayer le nouveau simulateur du Centre de formation professionnelle de la Baie-James, j’ai répondu « oui »… mais après une bonne réflexion.

C’est Christian Boulianne qui m’attend dans les locaux du Centre de formation professionnelle de la Baie-James. Cordialement, il me conduit à la fameuse porte numéro 12 où j’ai assisté au lancement officiel du simulateur il y a quelques semaines. Un certain nombre de personnes l’avaient essayé à cette occasion, mais j’avais décliné l’invitation afin de laisser la chance à d’autres, puisque je devais prendre des photos au cours de la soirée. Lorsque l’on m’a offert de pouvoir y aller seul, je me suis dit que je ne raterais pas cette chance, car c’est probablement la seule occasion que j’aurai dans ma vie. Isabelle Paquette vient prêter main forte à Christian et, là, les choses vont vite. Mon professeur, Yves Allard, arrive et, avec l’aide d’Isabelle, donne la vie au simulateur qui n’attend que moi.

Un mauvais départ

Yves Allard m’invite à prendre place sur le siège du conducteur et, après avoir attaché ma ceinture, il m’explique la fonction des trois pédales sur le plancher. Jusque-là, c’est quand même assez simple. Il ne faut pas oublier que je conduis une voiture depuis plus de 45 ans. Je réalise assez rapidement qu’il manque un outil essentiel pour conduire cet engin : un volant. Mais ne voulant pas aller trop vite, j’attends les informations de mon professeur. Les manettes ? Bien oui, il y a une manette de chaque côté de mon siège ainsi qu’un écran. Je vous avoue bien humblement que c’est à partir de là que les choses se sont compliquées un peu, pour ne pas dire beaucoup. Je ne suis pas un adepte de jeux vidéo et, en plus, les manettes comportent de minuscules petits boutons qui ont chacun leur fonctionnalité. Comme nous sommes tous les deux dans le même camion, je me permets un peu de familiarité avec mon prof en l’appelant Yves, surtout que là, tout va assez vite. Je dois démarrer mon véhicule… Non, ce n’est pas un camion, mais bien une espèce de chargeur sur roues.

Après quelques essaies infructueux, je dois l’avouer, le moteur tourne enfin et je peux alors faire mes premiers pas. C’est vraiment pas compliqué : avant, recul et neutre. Facile! Malgré tous les bons conseils, je commence à avoir chaud, car je fais du surplace. Bien pire, je ne bouge tout simplement plus, alors que mon moteur tourne à plein régime. Je demande à Yves pourquoi ça n’avance plus? Parce que tu as le pied sur le frein… J’espère que mon bronzage cache la couleur rouge qui envahit mon visage.

Un petit jouet

Yves, qui en a vu bien d’autres, vient me trouver avec un jouet qui est le même que celui que je conduis. Je réalise alors que l’avant est à ma gauche et le derrière à ma droite… Je ne dois pas regarder en avant, mais bien de chaque côté. Après quelques nouvelles tentatives pour réussir à redémarrer l’engin, je roule un peu partout dans la cour qui est sur mon écran. Il n’y a rien de trop facile encore, mais je sens les bosses et mon siège réagit au moindre contact. Voyant l’immense sourire qui se dessine sur ma face, Yves me demande si je veux descendre mon véhicule sous terre? J’avale un peu ma salive qui est de plus en plus rare et je murmure : « Pourquoi pas? » Je songe que je n’aurais peut-être pas dû sourire bêtement. Heureusement, Yves vient me rejoindre alors que je suis arrêté encore une fois et met mon engin en première vitesse. Je ne me souviens plus s’il m’avait parlé de deux vitesses… Mon véhicule avance maintenant au ralenti, alors que je dois franchir un ponceau.

Des améliorations

Lentement mais surement, pour ne pas dire à pas de tortue, je me dirige sous terre. Cela va quand même bien, mais comme tout bonne chose a une fin, pas question de travailler avec mon engin sous terre. Je remercie donc Yves pour sa grande, non ! sa très grande patience. Il me précise que les élèves qui passent dans le simulateur y demeurent pendant 20 minutes. Tout est enregistré, ils peuvent donc visualiser leur performance lorsqu’ils ont terminé. Isabelle me souligne qu’il y aura d’autres améliorations au simulateur alors que les élèves pourront pratiquer dans une mine virtuelle qui sera celle où ils pourraient éventuellement se rendre avec de la vraie machinerie. Le dépaysement serait encore moins grand pour ces derniers.

Une sommité

Lorsque je me dirige vers le stationnement après avoir remercié Isabelle, je réalise que la cour du Centre de formation professionnelle de la Baie-James ressemble à celle d’un contracteur avec tout l’équipement nécessaire pour travailler. Le CFPBJ a su s’adapter aux besoins de la région et n’hésite jamais à aller plus loin et innover. Il y aura bientôt la construction d’une résidence étudiante qui permettra aux étudiants de l’extérieur de trouver plus facilement un logement. De mon côté, j’ai eu la chance de travailler depuis maintenant 46 ans au même endroit et je ne crois pas débuter une seconde carrière dans la conduite de machineries minière et forestière. J’aurai au moins eu la chance, non seulement de voir un simulateur à l’œuvre, mais bien de l’essayer. Je ne peux que préciser que c’est vraiment impressionnant, assez pour donner quelques chaleurs au conducteur.

 

 

 

 

 

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