Premier bras de fer entre les candidats à la direction du PQ

POLITIQUE. Si les candidats à la direction du Parti québécois (PQ) s’entendent sur la nécessité de réaliser l’indépendance du Québec, ils diffèrent d’opinion sur la façon d’y arriver.

À l’occasion d’un premier débat, organisé par le Comité national des jeunes du Parti québécois, les divergences d’opinions se sont profilées dans les échanges qu’ont menés les quatre candidats, sur un ton généralement bon enfant, dans une salle de l’Université de Montréal bondée d’étudiants.

La députée de Vachon, Martine Ouellet, a insisté, au cours de toutes ses interventions, sur le fait que l’indépendance du Québec doit être réalisée rapidement. «On doit s’assumer comme indépendantistes», a souligné la candidate, qui était le plus en mode attaque.

«Avoir du leadership, c’est de ne pas suivre les sondages. C’est de les changer,» a-t-elle ajouté.

«J’aimerais que tu aies raison, Martine», a répliqué le député de Gouin, Jean-François Lisée, qui s’est montré le plus rassembleur dans les débats. Ce dernier a dit vouloir prendre le temps de recueillir des appuis solides et éviter un «référendum hâtif».

«Je ne conseille à personne d’aller à la guerre avec des indécis», a lancé celui qui prévoit que l’indépendance pourrait se réaliser en 2022.

Le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, qui domine dans les sondages, croit aussi qu’il faut préparer l’indépendance du Québec. «[L’indépendance] n’arrivera pas comme un cheveu sur la soupe. Il faut travailler», a-t-il affirmé lors d’une rare occasion où il ne semblait pas réciter un discours.

L’avocat de formation a proposé de lancer «huit chantiers de travail» au cours desquels toutes les questions sur la souveraineté du Québec seront répondues et que six mois avant les prochaines élections, une décision sera prise sur la tenue ou non d’un référendum au cours du prochain mandat. «C’est la démarche écossaise à visière levée», a-t-il dit.

Jean-François Lisée a jugé que la proposition de M. Cloutier manquait de clarté, surtout en ce qui a trait à la décision de tenir ou non un référendum au cours du prochain mandat. «Je ne veux pas que le mouvement souverainiste dise aux Québécois  »vous savez, on a été mauvais alors il n’y aura pas de référendum dans le prochain mandat », a-t-il fait valoir. Je veux qu’on se dirige vers des victoires.»

Alexandre Cloutier a précisé au cours d’une mêlée de presse que ce sont «les instances du parti» qui prendront la décision d’organiser ou non un référendum.

L’avocat Paul Saint-Pierre Plamondon, qui est le seul non-élu de la course à la direction du PQ, ne s’est pas mêlé aux accrochages de ses adversaires, préférant acquiescer ou réprouver leurs propositions.

Pour que le Québec devienne indépendant, il veut donner le pouvoir à la population de décider du moment où un référendum sera déclenché. «Il faut être capable d’être au service des gens, de protéger son monde, de leur dire la vérité et de les éclairer sur leurs propres intérêts et, le jour où on fait cela de manière fidèle, sans anicroche, les gens vont revenir à nous et on va pouvoir avoir un dialogue», a-t-il expliqué.

@ST:Accrochage à propos de l’île d’Anticosti

@R:La députée de Vachon, Martine Ouellet, a par ailleurs reproché au député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, d’avoir voté pour la réalisation de trois forages avec fracturation sur l’île d’Anticosti en février dernier à l’Assemblée nationale.

«La cohérence entre l’économie et l’environnement, il ne faut pas juste le dire dans les discours, il faut aussi [y croire] dans l’action», a dit celle qui a préféré s’abstenir de voter. Elle a demandé à son adversaire s’il était toujours pour du forage sur l’île d’Anticosti.

M. Cloutier a éludé la question en disant que «dès 2014, [il a dit non] haut et fort au pétrole de schiste et au gaz de schiste». «La filière des hydrocarbures n’est pas la bonne, a-t-il lancé. Il faut se tourner vers des nouveaux projets, comme le transport collectif».

Après que Mme Ouellet soit revenue à la charge, il a lâché: «J’ai dit non, Martine! Il me semble que c’est clair!»

En mêlée de presse, il a expliqué avoir voté pour la résiliation du contrat. «C’est ce que le gouvernement doit faire, a-t-il fait savoir. Il doit résilier le contrat. Ce n’est pas un bon contrat.»

Le Devoir.

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