Projet Majoration: 22 mois de prison pour Ghangi Kearney

L’hélicoptère Sikorsky CH-124 A Sea King souligne ses 50 ans de service avec ses belles couleurs! (Photo de Philippe Colin)
L’hélicoptère Sikorsky CH-124 A Sea King souligne ses 50 ans de service avec ses belles couleurs! (Photo de Philippe Colin)

Ghangi Kearney, 42 ans, a été condamnée à 22 mois de détention pour le rôle qu’elle a joué au sein de l’organisation de trafiquants de cocaïne démantelée en avril 2014 dans le cadre du Projet Majoration.

En novembre 2015, Kearney a plaidé coupable à trois chefs d’accusation, soit d’avoir comploté avec plusieurs coaccusés pour procéder à du trafic de stupéfiants, d’avoir fait le trafic de stupéfiants et d’avoir possédé des stupéfiants en vue d’en faire le trafic.

La perquisition effectuée au domicile de l’accusée lors de son arrestation, en avril 2014, avait permis de saisir 80,5 grammes de cocaïne dans 105 sachets dissimulés sous une marche d’escalier, un comprimé de méthamphétamines sur sa table de chevet ainsi que 2290 $.

L’enquête policière a révélé que Richard Dubé, une des deux têtes dirigeantes du réseau, vendait à Kearney une once (28,35 grammes) de cocaïne pour 1600 $. Cette dernière revendait ensuite la drogue dans des sachets de 0,5 gramme, à 50 $ l’unité, réalisant ainsi un profit d’environ 1235 $ par once fournie par le réseau.

L’offre du diable

Le 15 mars 2016, la procureure de la Couronne, Me Marie-Noëlle Dion-Émond, a réclamé deux ans moins un jour de détention pour Kearney. Celle-ci s’appuyait notamment sur le rôle joué par l’accusée dans l’organisation – elle relevait directement des deux têtes dirigeantes, Richard Dubé et Richard Poulin – et sur la quantité de stupéfiants saisis chez elle, soit plus de 80 grammes de cocaïne.

L’avocat de la défense, Me Claude Boulianne, a plutôt proposé une peine de six mois d’emprisonnement, faisant valoir les circonstances particulières des infractions. «Ma cliente, qui avait eu un enfant avec Richard Dubé, mais qui ne le fréquentait plus, éprouvait alors des problèmes d’argent. M. Dubé lui a fait une offre du diable – qu’elle a fait le mauvais choix d’accepter – en lui proposant de revendre de la cocaïne pour lui. Elle n’avait pas de réseau de revendeurs à sa charge, seulement un groupe d’une dizaine de clients», a-t-il exposé.

La solution facile

Devant la grande disparité entre les deux suggestions des avocats, le juge Claude P. Bigué a remis sa décision au lendemain. Le 16 mars 2016, il s’est dirigé du côté de la Couronne et a opté pour une sentence d’un an et dix mois d’emprisonnement, assortie d’une probation surveillée de deux ans.

«Le rapport présentenciel a exposé que l’accusée baigne dans le monde de la drogue et du crime organisé depuis son adolescence. Elle a choisi la solution facile à son problème d’argent, et ce, sans égard aux conséquences. Je dois aussi tenir compte du rôle important qu’elle jouait dans l’organisation, alors qu’elle se trouvait directement sous les deux têtes dirigeantes. Enfin, je dois harmoniser la peine avec les autres sentences qui ont été rendues dans ce dossier, tout en tenant compte de son aspect dissuasif», a expliqué le juge.

Projet Majoration: les sentences

– Richard Dubé (co-chef du réseau): 6 ans et 8 mois de prison (juin 2014) – Richard Poulin (co-chef du réseau): 5 ans de prison (novembre 2015) – Tommy Plante (chef d’un groupe de revendeurs): 3 ans de prison (mars 2015) – Ghangi Kearney: 1 an et 10 mois de prison (mars 2016) – Bryan Boudreault: 1 an et 10 mois de prison (mars 2015) – Maxim Hould: 1 an et 4 mois de prison (mars 2015) – Michel Blais: 6 mois de prison (janvier 2016)

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