Québec va remettre Nemaska Lithium sur les rails

Pierre Fitzgibbon, ministre de l'Économie et de l'Innovation du Québec.

Le gouvernement ne sera pas le seul investisseur dans l’aventure, mais il a bien l’intention de repartir le projet de la mine Wabouchi dans le Nord-du-Québec. Il faut dire que le ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec, Pierre Fitzgibbon, croit fermement à l’avenir du lithium pour le Québec.

La stratégie du Gouvernement du Québec pour la lutte contre les changements climatiques passe par l’électrification de son économie. L’électrification des transports est un des nombreux chantiers que veut mener de front l’équipe de François Legault.

L’électrification est associée rapidement aux mots batterie et lithium. Le ministre Fitzgibbon a été très clair sur le fait que le marché est là et que le Québec possède toutes les ressources pour s’accaparer une partie de la demande.

 

« Un des problèmes du Québec, c’est qu’on extrait le minerai et qu’on l’envoie ailleurs pour se faire transformer », croit le ministre Fitzgibbon. La stratégie gouvernementale est d’amener le minerai le plus près du produit fini en pouvant transformer la matière à proximité de son lieu d’extraction. « Nous avons ici les quatre éléments de base pour faire des batteries : lithium, graphite, cobalt et nickel. Le gouvernement aimerait pouvoir faire leur transformation ici. Pourquoi pas jusqu’à la fabrication de la batterie elle-même? », a renchéri le ministre de l’Économie.

Le ministre estime que cet avantage, jumelé à une politique de régionalisation que veut prôner le gouvernement, ne pourra qu’être bénéfique pour le Nord-du-Québec. «C’est un projet qui est porteur et visionnaire qui doit commencer par le début et la première étape est de relancer le projet de Nemaska Lithium », affirme-t-il.

 

Nemaska Lithium

Le gouvernement croit que, pour arriver à ses fins dans le domaine du lithium, le projet de Nemaska est essentiel. Le ministre Fitzgibbon est très clair : il faut avoir une vision à long terme quand on parle de ce minerai. Le Québec pourra produire environ 2-3 % de la production mondiale de lithium. « Il y a plusieurs autres joueurs, mais il est possible de sortir notre épingle du jeu », mentionne le ministre.

Actuellement le cout d’extraction du minerai pour produire le lithium est supérieur à son prix de vente. « Il faut être transparent et ne pas se faire de cachette. Présentement, ce n’est pas rentable. Il faut avoir une vision à long terme. »

Le gouvernement s’est associé avec la société londonienne Pallinghurst qui est déjà dans le domaine du lithium et qui a une grande expertise ainsi qu’avec la firme Orion. Dans son prochain montage financier, la nouvelle compagnie ne sera plus cotée en bourse comme par le passé.

 

Le Nord-du-Québec avantagé

 

Il est bien entendu que, si on parle de filière lithium, la région voudra avoir sa part du gâteau. Les mines sont sur le territoire mais les gens en veulent plus. La population a encore en souvenir le choix de Nemaska Lithium d’installer son usine de transformation à Shawinigan au lieu de Chibougamau puisque son usine devait fonctionner au gaz naturel et qu’il n’y en a pas ici. Le même discours s’est répété quand est venu le temps de prévoir l’usine de transformation de Métaux BlackRock puisque le produit brut sera transformé à Saguenay, à proximité d’une source de gaz naturel.

 

Est-ce que toutes ou plusieurs étapes de transformation au niveau de la filière lithium seront faites dans le nord ? À cette question, le ministre Fitzgibbon n’a pas donné de réponse. « Il y a une certaine logique là-dedans. Si on veut être compétitifs sur le cout de production, faire la transformation le plus près possible de la mine, c’est ce qui est souhaité. Nous ne fabriquerons probablement pas les batteries dans le nord mais, tout au moins, y faire le plus possible de transformations pour être le plus concurrentiel sur le marché », souhaite le ministre.

Mais Pierre Fitzgibbon a aussi mentionné que tout n’est pas encore décidé. « Avant de prendre quelque décision que ce soit, il y aura beaucoup de facteurs et de variables à analyser et il serait prématuré de faire quelque promesse que ce soit. » Pour l’instant, la relance de Nemaska Lithium est la priorité pour qu’elle puisse reprendre ses activités ce qui, par la suite, pourra éventuellement attirer de nouveaux investisseurs.

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