Rapatriement d’un artefact cri à Oujé-Bougoumou

La coiffe perlée a été fabriquée vers 1861 avec du lainage, des perles de verre et du coton, pour la femme du chef de la communauté de Mistissini, Jane Gunner.

La Ville de Montréal a répondu favorablement à la demande du Grand Conseil des Cris de restituer une coiffe qui appartenait jadis à la femme d’un chef de Mistissini. Cet artefact était conservé au Musée de Lachine depuis plus de 70 ans et lui avait été donné par un collectionneur montréalais.

La coiffe perlée a été fabriquée vers 1861 avec du lainage, des perles de verre et du coton, pour la femme du chef de la communauté de Mistissini, Jane Gunner. Les femmes portaient cette coiffe dans des cérémonies soulignant le retour d’une chasse importante ou un mariage. Elle a été restaurée il y a une quinzaine d’années par le Centre de conservation du Québec. En 2016, elle avait été prêtée à l’Institut culturel cri Aanischaaukamikw, à Oujé-Bougoumou, où elle avait été reconnue par les descendants d’une membre importante de la communauté crie.

Cette coiffe perlée nous parle

La décision de restituer la coiffe a été prise le 24 février dernier par le comité exécutif de la Ville de Montréal et a fait l’objet d’une annonce publique réunissant la mairesse de Montréal, Valérie Plante, le grand chef du Grand conseil des Cris, Abel Bosum, et la mairesse de Lachine, Maja Vodanovic.  » La restitution de la coiffe à l’Institut culturel cri Aanischaaukamikw est importante pour assurer la transmission de la culture aux futures générations et pour permettre de perpétuer les coutumes traditionnelles de notre peuple », déclare Abel Bosum. « Le retour à Eeyou Istchee d’éléments de notre patrimoine culturel et d’objets liés à nos coutumes permet à nos citoyens de raviver leur intérêt et d’en apprendre davantage sur d’importants aspects de leur patrimoine.  »

 » Cette coiffe perlée nous parle d’une façon telle qu’elle ne peut parler à personne d’autres, ajoute le chef Bosum. Pour les autres peuples, c’est simplement un objet mais, pour les Cris, c’est plein de signification que nous pouvons sentir, une signification qui nous touche de façon profonde. C’est un objet qui nous connecte avec nos ancêtres et avec nos traditions culturelles. Nous connaissons les gens qui ont créé ces objets et nous pouvons les retracer dans notre famille. Pour nous, ce ne sont pas des artefacts abstraits de l’histoire. Ce sont des rappels concrets d’où nous venons et de qui nous sommes. […] En rapatriant des objets comme ceux-là, nous devenons plus complets. »

Déclaration des Nations Unies

Pour la mairesse de Montréal, Valérie Plante, la restitution de la coiffe traditionnelle répond aux principes de la Déclaration des Nations Unies sur le droit des peuples autochtones ainsi qu’aux objectifs de la Stratégie de réconciliation avec les peuples autochtones.« En rapatriant cet objet […], de dire Mme Plante, la communauté crie aura accès à son patrimoine matériel et au savoir-faire de ses ancêtres. »

« C’est fantastique », s’exclame le directeur des programmes de l’Institut culturel cri Aanischaaukamikw, Rob Imrie. « Il faudra encore attendre environ un an avant que l’artefact ne soit exposé », dit-il.
Aux journalistes de CBC, Jamie Little et Christopher Herodier, l’ancienne directrice d’Aanischaaukamikw, Sarah Pash, a déclaré que les efforts continuent pour rapatrier d’autres artefacts cris, comme une peau de caribou peinte.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS