Récolter des bénéfices, mais pas aux dépens de la santé publique

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Si le projet de Ressources Falco d’exploiter le gisement polymétallique Horne 5 pourrait générer des retombées économiques indéniables pour Rouyn-Noranda, ces bénéfices ne doivent pas être récoltés au détriment de la santé publique.

Le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT) estime que le projet comporte beaucoup d’enjeux de sécurité importants dont Falco devra tenir compte.

«Les citoyens doivent déjà composer avec une fonderie de cuivre qui a généré et qui génère encore des impacts environnementaux importants et des risques potentiels pour la santé humaine, notamment pour les poussières de métaux lourds, les émanations de dioxyde sulfurique, le bruit, les sols contaminés et les résidus à drainage acide. Les impacts possibles de la mine, par exemple la stabilité des sols et la gestion des résidus et des eaux contaminées, viendront s’y cumuler. L’acceptation sociale sera donc cruciale. Il ne faudra pas attendre les audiences du BAPE pour l’obtenir», a exposé la directrice générale du CREAT, Clémentine Cornille.

De plus, bien que Falco prévoie opérer une mine située à de fortes profondeurs, le CREAT redoute que les sautages ne provoquent des vibrations et des secousses qui pourraient déranger les résidents du Vieux-Noranda et de Noranda-Nord.

«Même si la compagnie respecte les normes de vitesse de propagation des vibrations, cela ne garantira pas forcément que les gens ne ressentiront pas les effets des sautages», a mis en garde Mme Cornille, dont l’organisme a déjà mis en place une veille environnementale.

Optimisme prudent chez les citoyens

Du côté des deux quartiers qui seront situés le plus à proximité du projet de Falco, on semble manifester un optimisme prudent.

«Il y a un an et demi, des résidents m’ont fait part de leurs inquiétudes. Puis, des gens de Falco sont venus exposer le projet au Comité du Vieux-Noranda, une sorte de conseil de quartier différent du Comité du Quartier Notre-Dame. Depuis, les citoyens semble avoir été rassurés. Le fait que Falco ait installé ses bureaux régionaux dans le quartier a sans doute joué en faveur de la compagnie: tu ne vas pas t’installer au cœur d’une communauté si tu penses devoir vivre des problèmes avec elle», a fait valoir Robert B. Brière, conseiller municipal du quartier Noranda.

Même son de cloche à Noranda-Nord/Lac-Dufault. «Personne ne m’a interpellé à ce sujet, a indiqué le conseiller municipal du quartier, Marc Bibeau. En premier lieu, le projet sera situé dans une zone industrielle lourde, aménagée à cet effet. Ça ne risque donc pas de causer de désagréments à court terme. De plus, même si Falco est une petite compagnie, elle est composée de gens de grande expérience, parmi lesquels des anciens d’Agnico Eagle et d’Osisko, qui ont bâti plusieurs mines. C’est rassurant.»

 

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