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L'animateur d'En marge du monde, Samian, et Félix Pigeon.

Un ex-Chibougamois, passionné de nature et d’autosuffisance est la vedette d’un épisode de la série télévisée En marge du monde.

La série documentaire animée par Samian, dont c’est la seconde saison, met l’emphase sur des personnes à travers le monde ayant choisi un mode de vie et une philosophie hors des sentiers battus. On y retrouve par exemple un ermite, une famille vivant sur un voilier ou encore les membres d’un petit cirque itinérant.
Le troisième épisode de la seconde saison, diffusé le vendredi 21 octobre à 21 h sur TV5, est consacré à Félix Pigeon, qui a pratiqué le droit à Chibougamau pendant un an avant de tout abandonner pour vivre dans les bois dans la région.

Sans douche et sans électricité

En marge du monde suit Félix Pigeon dans le camp qu’il s’est construit dans le bois, lui qui n’avait jamais touché une scie mécanique ni planté un clou, et où il a vécu pendant dix-huit mois, sans douche et sans électricité, vivant de la chasse et de la pêche… et de quelques passages au supermarché.

On suit l’ex-avocat dans la fin vingtaine pendant la cueillette de champignons, la chasse au canard et à la perdrix, pendant qu’il call le castor. En parallèle, Félix Pigeon, fin vingtaine, se raconte, explique ce qui l’a conduit à abandonner une profession lucrative pour aller vers l’inconnu et l’isolement.

Autonome

À Chibougamau, avocat travaillant notamment avec la DPJ, Félix Pigeon a construit son camp, bien à l’écart. « J’avais le camp, j’avais le travail, je voyais que je ne pouvais pas concilier les deux, dit-il. J’ai choisi le camp. Ce n’était pas assez pour moi d’y aller juste la fin de semaine. » Il en parle comme d’une « quête d’indépendance, l’envie de devenir une « personne à part entière et de s’affranchir de la société ». S’il ne dénonce pas nommément le matérialisme et les dommages à l’environnement, il exprime tout de même son scepticisme face à un mode de vie où on travaille de plus en plus pour avoir de plus en plus d’objets. Il dit d’ailleurs qu’Into the wild l’a profondément marqué, ce film où on suit la quête tragique de nature et de vérité d’un jeune homme. « Into the wild… « Il y a tellement dans le personnage, dit Félix Pigeon. Ça m’a marqué. Je savais que c’était ma vérité. Je savais que c’était ce que je voulais. »

Transition

Le troisième épisode d’En marge du monde a été filmé en 2020 durant cinq jours. « J’ai trouvé ça super d’avoir de la belle visite de même, s’enthousiasme Félix Pigeon. Samian, il a des bonnes valeurs, humaines et profondes, c’est un gars humble pis à l’écoute. C’était super de partager ces moments avec lui et l’équipe. » Durant ce tournage, l’ex-avocat amorçait déjà une transition dans son mode de vie, stimulée par un sentiment imprévu de solitude et un accident qui l’a affecté durablement. Félix Pigeon demeure aujourd’hui dans Lanaudière, dans une sorte d’équilibre transitoire entre ses aspirations à la vie d’homme des bois, la grégarité et les besoins matériels. Il reste encore dans le bois, sans voisins, il chasse, pêche et cueille encore. Mais il travaille dans le domaine de la construction, avec la contradiction de devoir mettre quotidiennement de l’essence dans sa voiture pour gagner sa vie.

En recherche

« Il a fallu que je me réhabitue à la société et à rentrer là-dedans, avoue Félix. J’étais parti pour vivre autrement, une vie plus verte pis revenir aux sources. Ça a été une adaptation. Je vois plus ma famille mais, mes amis, je ne les vois quasiment pas, on dirait que tout le monde est pris dans son style de vie pis on habite à des places différentes. »

Il se réjouit par contre d’avoir amélioré ses connaissances en construction et de s’être fait une blonde avec qui il partage des valeurs.
« Je n’ai pas trouvé la façon, concède-t-il, mais je cherche à consolider ma vie en famille, en symbiose avec la nature, avoir une vie qui fait du sens. […] Ma copine aime l’idée de l’autosuffisance, de vivre off the grid. »

Au moment de l’entrevue, Félix Pigeon s’apprêtait à aller près de Waswanipi faire des activités de subsistance.
À noter que Sylvain Paquin, de Radisson, était présenté dans la première saison de l’émission.

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