Recrutement au CFP Baie-James

Un élève et son enseignant dans une cohorte d’extraction du minerai.

Depuis le début de la pandémie, le Centre de formation professionnelle de la Baie-James n’a pas arrêté son développement, Constamment, l’équipe de la directrice Sonia Caron a travaillé pour fournir à ses étudiants le meilleur enseignement possible malgré les contraintes imposées par la situation pandémique. « Ne pas arrêter de se développer », c’est d’ailleurs ce qui a sauvé le CFP au dire de sa directrice.

La clé, le recrutement

Depuis les derniers mois, elle l’avoue : le recrutement est plus difficile, les places dans les différentes cohortes se remplissent moins vite. Cependant, la demande pour de la main-d’œuvre dans le monde minier ne ralentit pas. Avec tous les projets miniers tant en exploration qu’en production, il va y avoir d’énormes besoins de travailleurs dans le domaine.

Les dernières enquêtes menées pour la région démontrent que ce sont des milliers d’employés dont l’industrie aura besoin. La situation est d’autant plus difficile que le Québec et même le Canada connaissent un taux de chômage historiquement bas. Quelle est la solution?

Quand madame Caron analyse la situation de la région, elle sent une urgence de travailler en développement socioéconomique. Selon elle, il faut s’assurer que les étudiants qui viennent étudier ici restent travailler dans la région, mais aussi qu’ils y demeurent après. « Ce n’est pas la première fois que l’on parle de rétention, mais c’est plus vrai que jamais. Ça va prendre des actions concertées de tous les acteurs régionaux », assure-t-elle en laissant entendre que la situation commence à être inquiétante.

Plusieurs projets qui sont actuellement en développement verront peut-être le jour dans un avenir rapproché. La proximité du lieu de travail créera ce qui était appelé jadis « les mineurs-boite-à-lunch », ceux qui rentrent à la maison tous les soirs à cause de la proximité de la mine. Ce type d’horaire contribuera certainement à une certaine rétention dans le futur, mais rien n’est certain et, pour l’instant, tout est à l’état de projets.

« La vocation du CFP est de former des gens, pour le monde minier. De ce côté-là, ça va bien. Mais il ne faut pas qu’après leurs formations, les étudiants aillent s’établir ailleurs. Ils doivent demeurés ici », affirme-t-elle. Elle souligne aussi que les incitatifs offerts aux étudiants à venir faire leur formation au CFP doivent aussi servir à augmenter la population et le mot d’ordre est « il faut occuper le territoire ».

Communautés autochtones

Madame Caron pense aussi aux communautés autochtones de la région. Elle croit fermement qu’ils pourraient y avoir encore plus de collaboration. « Il faut regarder en ce sens, c’est un partenariat inestimable qui doit être développé et qui pourrait nous aider à garder l’économie dans la région. Ils sont ici, nous vivons ensemble », argumente-t-elle. Le travail dans ce contexte est cependant déjà commencé, laisse-t-elle savoir. « Les relations sont bonnes avec la commission scolaire crie. Il y a de beaux projets en formation de la main-d’œuvre qui sont à venir pour répondre à la demande de l’industrie. »

Les minières qui sont en opération ont de plus en plus besoin d’employés, c’est connu. Mais il y a aussi celles qui seront prêtes à passer de l’exploration à la production. Elles aussi veulent et doivent planifier leur main-d’œuvre. La nouvelle tendance est de faire du recrutement en amont pour s’assurer de pouvoir engager les finissants à l’obtention de leur diplôme. « Elles font passer les auditions aux candidats. Ceux-ci suivent leur formation et, quand ils sont prêts, la minière les engage définitivement », précise Sonia Caron.

Minière 4.0

Déjà l’équipe du CFP de la Baie-James est en train de travailler sur le monde minier de demain. « Nous savons à quoi va ressembler l’industrie 4.0 dans quelques années. Alors nous sommes en train de développer la nouvelle formation professionnelle pour amener le tout à un niveau supérieur », prévoit-elle.

Bien entendu, la technologie est de plus en plus présente dans le monde minier et il faut que la formation soit connectée à ce qui se fait sur le terrain. Parallèlement, il y a aussi les mineurs qui sont au travail depuis plusieurs années et qui devront aussi suivre des formations pour se familiariser avec les nouvelles technologies. « Ils vont devoir intégrer les nouvelles technologies dans leur quotidien, comprendre le traitement des données, l’automatisation », résume-t-elle. Enfin, la directrice souligne que plusieurs projets porteurs sont sur la table pour le futur et qui feront en sorte que le CFP de la Baie-James continuera à se démarquer dans l’industrie minière pour les prochaines années.

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