Recyclage Ungava voulait un contrat à long terme

Recyclage Ungava avait besoin d’un contrat à long terme considérant ses équipements à renouveler et des investissements à faire pour suivre les normes exigées.

Le dossier de la cueillette des ordures et des matières recyclables sur le territoire de la ville de Chibougamau a fait beaucoup parler depuis le mois de décembre dernier. La Ville est maintenant maitre d’œuvre de la cueillette depuis le 19 février dernier, après avoir dû investir des centaines de milliers de dollars pour acheter l’équipement nécessaire et engager du personnel afin de municipaliser le service.

Appel d’offres trop court

Maxime Poirier, président de l’entreprise chibougamoise Recyclage Ungava, a voulu clarifier quelques faits dans le dossier qui implique l’entreprise familiale qui est « loin d’être en danger» par suite de la perte de ce contrat de cueillette.

Il faut remonter au mois de septembre dernier pour avoir une bonne compréhension du dossier. Au début de l’automne avant la publication de l’appel d’offres pour le nouveau contrat de cueillette, la compagnie Recyclage Ungava mentionne à la Ville qu’elle a besoin d’un contrat à long terme considérant qu’elle a des équipements à renouveler et des investissements à faire pour suivre les normes exigées.
« Comme entreprise privée, un contrat sur une courte durée annonçait inévitablement des augmentations catastrophiques surtout avec les investissements que nous devions faire », lance Maxime Poirier, président de Recyclage Ungava.

Il faut mentionner qu’un contrat à long terme aurait pu intéresser d’autres compagnies à déposer des soumissions et, par la même occasion, augmenter la compétition et faire baisser les couts.

Lorsque qu’interrogée sur la pertinence d’un contrat de courte durée, la mairesse de Chibougamau avait expliqué que, à court terme, le bac brun ferait partie de la réalité de la Ville et qu’il faudrait à ce moment-là revoir les ententes pour la cueillette. Selon le président de Recyclage Ungava, le contrat aurait facilement pu être adapté, les devis de cueillette étant faits avec des prix à la porte. Donc si on ajoute un bac de compost, mais que l’on réduit le nombre de récoltes du bac d’ordures, il est facile, selon lui, d’ajuster le nombre de levées par porte et, par le fait même, le contrat car le prix était déjà déterminé à l’avance. « On ne voyait aucune problématique avec l’arrivée du compost. Au contraire… », dit-il.

Augmentation modeste

Si le contrat avait été à long terme, il y aurait eu une augmentation très peu significative du cout, selon Recyclage Ungava. «L’augmentation serait venue en grande partie de l’entreprise disposant du recyclage qui majorait ses prix de 80 $ la tonne. La Ville de Chibougamau recycle environ 1 000 tonnes par année, donc ça représentait une augmentation d’environ 80 000 $. Il fallait aussi envisager l’amortissement des nouveaux équipements et bâtiments de la compagnie imposés pour se mettre aux nouvelles normes du gouvernement», explique l’entreprise.

« Si on prend le contrat qui était en vigueur lors de la dernière année, aux alentours de 740 000 $, il aurait augmenté jusqu’aux environs de 835 000$ », affirme M. Poirier. « Mais si on devait mettre les investissements sur seulement deux ans, la montant dépassait le million de dollars. »

Ouvert à négocier

M. Poirier dit qu’il a été déçu d’entendre des représentants de la Ville dire que son entreprise avait été fermée à la négociation. « J’ai personnellement envoyé un courriel à Mme Cyr et à M. Gagnon le 17 décembre pour leur dire que nous étions ouverts à discuter, s’ils étaient prêts à geler les deux années d’option sur le contrat, qu’il y aurait peu, même très peu d’augmentation. » N’ayant reçu aucune réponse de personne, selon M. Poirier, l’idée de municipaliser le service à ce moment-là avait déjà été prise.
La prise de décision officielle de rejeter la soumission a été entérinée le 21 décembre à la séance du conseil. Et les premières autorisations pour les démarches de municipalisation de la cueillette ont été officialisées à la séance du 18 janvier 2021.

Pas nécessairement moins cher

Quand on demande à M. Poirier si la municipalisation du service sera profitable aux citoyens de Chibougamau, il en doute un peu. L’investissement de départ est très élevé avec l’achat de camions, soit 4 au total. Sans compter les 4 employés dédiés à la cueillette dont 2 opérateurs, un mécanicien et un superviseur, en plus de tous les frais qui en découlent.
« Nous avions 2 employés qui étaient dédiés à la collecte pour environ 25 à 30 heures par semaine. Présentement, quand on calcule toutes les dépenses, elles sont déjà plus élevées en dépense annuelle que l’offre que nous avions proposée en gelant les prix et en prenant les années d’option. »

Entreprise en santé

Recyclage Ungava, comparativement à la rumeur, « se porte très bien ». L’entreprise qui compte une trentaine d’employés a relocalisé les deux personnes affectées à la collecte dans d’autres fonctions. Des contrats futurs pourraient même faire augmenter le nombre d’employés.

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