Régime forestier | « Il faut être plus efficace » – Michel Filion, Chantiers Chibougamau

M. Filion a profité de la visite des ministres pour partager ses inquiétudes face au présent régime forestier.

Lors de la visite de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts à Chibougamau, Maïté Blanchette Vézina, le chef de l’exploitation de Chantiers Chibougamau, Michel Fillion, n’a pas caché son inquiétude par rapport au présent régime forestier. Il lui a fait part de ses inquiétudes.

« Le monde forestier a connu de bonnes années, particulièrement les deux dernières, a dit monsieur Filion. Mais là, c’est un retour à la réalité. » Cette période prospère des deux dernières années a eu pour conséquence de masquer tous les problèmes que connait l’industrie forestière. « Nous avons un grand pas à faire. Je ne pense pas que l’industrie soit unanime dans ces changements, mais il est important d’avoir des rencontres avec le gouvernement pour faire connaitre les positions de l’industrie.

Sans vouloir refaire complètement le régime, M. Filion croit fermement qu’il y a des choses à améliorer pour que ce soit facile d’opérer, pour être plus efficace. Un exemple que monsieur Fillion a donné concerne les chemins forestiers. « Pourquoi enlever des ponceaux sur les chemins forestiers quand un a deux ans… Après nous devons les réinstaller pour retourner dans le même secteur. C’est plein d’incohérences comme celle-ci qui fait que ça nous coute cher et que c’est dur à vivre. Il faut changer la mentalité du ministère. Ce ne sont pas des arbres que nous coupons, mais des bâtiments que nous fabriquons », fait-il valoir.

La ministre Blanchette Vézina a bien entendu les inquiétudes de l’équipe de Chantiers Chibougamau et de son chef de l’exploitation. « Je suis en train de travailler des solutions », a-t-elle lancé. Depuis son entrée en poste en novembre dernier, elle entend les compagnies forestières qui souhaitent une modification du régime. « Je suis consciente que le régime a 10 ans. Est-ce que nous pouvons faire mieux? Est-ce qu’on pourrait être plus agile? On y travaille. » Elle croit en la force des forêts pour décarboner notre économie et souhaite soutenir les milieux et les communautés pour que cette contribution à l’économie importante du monde forestier se perpétue dans les régions.

Problème d’emplois

L’occasion était également trop belle pour les dirigeants de Chantiers Chibougamau pour ne pas parler un peu de main-d’œuvre quand on reçoit le ministre du Travail. « Présentement, nous avons plus de 50 travailleurs philippins, homme et femmes, lance M. Filion. Ils ont quitté leur pays pour s’établir à Chibougamau. Ces travailleurs-là ont des familles. Ils sont ici depuis trois ou quatre ans. Ils ne peuvent pas voir leur famille; celle-ci ne peut pas venir s’installer ici. Ils sont entre deux feux. Ils sont des travailleurs temporaires, ils n’ont pas la citoyenneté. Il faut travailler là-dessus », a-t-il partagé au ministre.

Michel Filion l’a mentionné au ministre : « Chibougamau, ce n’est pas Montréal ». Selon lui, il faut que le gouvernement québécois se mêle du dossier pour accélérer les choses et enlever l’insécurité auprès de ces travailleurs étrangers. « Un de mes travailleurs, Jameson, instruit, travaillant, suit des cours de français, marié deux enfants. Mais il n’a pas vu sa femme et ses enfants depuis 2 ans. C’est un non-sens », dénonce Michel Filion.

Le ministre Boulet a bien compris le message de Chantiers Chibougamau au sujet de la main-d’œuvre immigrante. Selon ce dernier, il faudra travailler en équipe. Tous les intervenants régionaux dans le dossier vont devoir s’assoir ensemble pour discuter. « J’ai bien entendu monsieur Filion sur le sujet. Il faut accompagner ces travailleurs étrangers même s’ils ne parlent pas le français. Il faut que leurs enfants aillent dans des écoles en français. Faut que ça passe par l’accompagnement, l’aide et le soutien. » Selon lui, il faut travailler en collaboration avec tous les acteurs régionaux.

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